Intervention de Stéphane Claireaux

Séance en hémicycle du 2 novembre 2015 à 16h00
Projet de loi de finances pour 2016 — Agriculture alimentation forêt et affaires rurales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Claireaux :

Monsieur le ministre, le débat qui nous réunit cet après-midi nous donne l’opportunité d’évoquer un sujet trop souvent minoré, à tort, par de grands acteurs de l’agriculture : je veux parler des circuits courts, de l’approvisionnement local et des efforts à poursuivre sur la traçabilité alimentaire. Cette question est pourtant essentielle pour nos concitoyens. Les députés du groupe RRDP sont principalement élus de territoires ruraux et sont convaincus que l’alimentation est une composante majeure de l’art de vivre à la française. L’acte de se nourrir engage un véritable rapport de confiance. Il y a peu de scandales sanitaires mais plutôt des fraudes sur la nature des ingrédients. Ce n’est pas pour rien qu’un parallèle a été dressé entre le scandale de la viande de cheval, étiquetée comme s’il s’agissait de boeuf, après plusieurs milliers de kilomètres et des allers-retours dans toute l’Europe, et le drame de la vache folle.

La traçabilité, ce sont d’abord des contrôles efficaces. Pouvez-vous nous dire, monsieur le ministre, dans quelle mesure les crédits que nous examinons renforcent les moyens alloués au contrôle de la traçabilité ? Le scandale sanitaire de la vache folle avait débouché sur l’obligation d’étiqueter la viande fraîche bovine, ovine et porcine mais, pour les produits transformés, quel retard ! Comptez-vous imposer un étiquetage de ces produits transformés et quelles seront les modalités de sa mise en oeuvre ? Cet exemple démontre aussi que de la traçabilité à la nécessité de valoriser les circuits courts et l’approvisionnement local pour la restauration collective, il n’y a qu’un pas.

Monsieur le ministre, je sais que vous êtes un défenseur de la qualité et que les circuits courts vous tiennent à coeur. Votre plaquette récente sur l’utilisation des plateformes collectives pour le développement de l’approvisionnement local en restauration collective est le fruit d’un travail sérieux. Notre collègue Brigitte Allain a également rendu, en juillet dernier, un rapport de grande qualité sur ce sujet.

Pour autant, aujourd’hui, 70 % de la viande achetée dans nos cantines est importée, alors que chez nos voisins européens – en Allemagne, par exemple –, c’est l’inverse. Plusieurs fois par mois, pour nos enfants, il y a du lapin chinois dans les assiettes des cantines de certains départements. Comment en sommes-nous arrivés là ?

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