Monsieur le président, monsieur le rapporteur spécial de la commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire, monsieur le président et monsieur le rapporteur pour avis de la commission des affaires culturelles et de l’éducation, mesdames, messieurs les députés, à chaque budget, il est question de faire des choix. Le quatrième budget de la législature affiche clairement la priorité donnée par le Gouvernement à la mission « Sport, jeunesse et vie associative », puisque ses crédits augmentent de 37 % pour atteindre 1,113 milliard d’euros, un montant significatif dans le contexte budgétaire que vous connaissez.
Notre pays a connu cette année des épreuves qui ont marqué la communauté nationale dans sa chair. Dans un contexte difficile, ce budget est intégralement mis au service du renforcement de la cohésion nationale. Il donne notamment de nouveaux moyens d’agir en faveur de notre jeunesse, qui est l’avenir et la priorité de ce quinquennat.
C’est la raison pour laquelle 151 millions d’euros supplémentaires sont consacrés au service civique. Mon objectif est que, d’ici à 2017, tous les jeunes qui le désirent, notamment les plus défavorisés, puissent trouver un service civique. Grâce au doublement des crédits alloués à ce dispositif – plus de 300 millions d’euros au total –, 110 000 jeunes pourront y accéder l’année prochaine, et 150 000 jeunes en 2017.
Cet effort budgétaire sans précédent s’accompagnera de la mobilisation de l’ensemble des acteurs publics, au premier rang desquels figureront les ministères. Ainsi, 15 000 missions seront affectées au ministère des sports, dont 4 600 dès cette année, tandis que 15 000 autres seront affectées au ministère de l’écologie, 15 000 au ministère de la culture et 3 000 au moins au ministère de l’intérieur. D’autres conventions seront prochainement signées avec d’autres ministères, notamment celui de l’éducation nationale. Le secteur public est pleinement mobilisé et les financements sont assurés.
Nous savons que l’emploi est la première demande de la jeunesse. En la matière, nous soutenons le recours aux emplois aidés, car il faut mettre le pied de nos jeunes à l’étrier. Je pense en particulier à l’objectif de 100 000 « garanties jeunes » en 2017, aux 13 000 contrats « starter » prévus en 2015, ou encore au plan SÉSAME – Sésame vers l’emploi pour le sport et l’animation dans les métiers de l’encadrement – pour les jeunes aujourd’hui très éloignés de l’emploi.
Je pense aussi aux 210 000 emplois d’avenir signés depuis le début de ce quinquennat, et je veux dire devant vous ma satisfaction à l’annonce, la semaine dernière, du recul du chômage dans notre pays. Il s’agit de la plus forte baisse depuis 2007, et celle-ci est particulièrement marquée chez les jeunes, où le chômage recule de 2,7 % cette année. Ces bons résultats, que je salue, sont la conséquence des efforts menés par le Gouvernement et la majorité depuis trois ans. Ils nous encouragent donc à poursuivre notre action en ce sens.
Ce budget donne aussi les moyens d’agir pour les associations, qui incarnent la volonté profonde de nos concitoyens de vivre ensemble. Nos associations participent à l’élan de transformation de la société et portent haut les valeurs de progrès et d’égalité qui sont au coeur de notre pacte républicain. Dans ce contexte de rationalisation nécessaire des dépenses publiques, les associations sont en première ligne face aux publics en difficulté, notamment ceux qui souffrent.
Suite au comité interministériel pour l’égalité et la citoyenneté du 6 mars dernier, nous avons obtenu des moyens supplémentaires – 50 millions d’euros supplémentaires en gestion dès 2015, 77 millions en 2016 – pour conforter le secteur associatif. En deux ans à peine, nous aurons donc compensé les 100 millions d’euros de crédits perdus entre 2008 et 2012.
Je me félicite aussi du fait que le secteur associatif bénéficie de 10 millions d’euros en gestion en 2015 et de 11,1 millions d’euros en 2016 dans le cadre du Fonds de coopération de la jeunesse et de l’éducation populaire, le FONJEP. Grâce à ce fonds, 387 postes seront préservés ou créés en deux ans dans les associations de proximité qui irriguent notre territoire.
Ce budget donne enfin les moyens d’agir pour le sport. C’est important de le souligner : il accorde autant d’importance au sport de haut niveau qu’au sport pour tous, qui est un outil au service de la cohésion nationale.
L’engagement du Gouvernement de ne pas baisser le budget des sports et des fédérations est non seulement tenu, mais les crédits qui y sont consacrés sont même en hausse de 4 %. Cette augmentation permet d’oeuvrer pour l’emploi en maintenant 1 600 équivalents temps plein de conseillers techniques sportifs, le plus souvent régionaux et affectés aux fédérations. Elle permet aussi la mise en oeuvre du plan « Citoyens du sport », qui bénéficie d’une enveloppe de 12,1 millions d’euros et combinera création d’emplois et accompagnement à la formation. L’un des dispositifs de ce plan, qui sera reconduit l’année prochaine, consiste à apprendre à nager aux jeunes collégiens en classe de sixième. Enfin, cette augmentation budgétaire permettra la création de 400 emplois supplémentaires d’éducateurs sportifs qui travailleront dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville pour professionnaliser les structures sportives.
En matière d’événements sportifs internationaux, l’État a fait le choix d’abonder exceptionnellement le budget de la candidature olympique de la ville de Paris à hauteur de 10 millions d’euros. Nous croyons en effet que cette candidature est un vecteur de cohésion nationale, de développement économique et une ambition forte pour le monde sportif et ses athlètes. Nous accompagnerons cette démarche, en lien avec la ville de Paris, le conseil régional d’Île de France et, naturellement, l’ensemble des partenaires privés qui y seront associés.
Mesdames, messieurs les députés, le budget que je vous propose d’adopter aujourd’hui est un budget résolument ambitieux dans tous ses aspects. Il renforce les capacités d’engagement de notre jeunesse, préserve les moyens de nos associations et soutient le sport professionnel et le sport pour tous. Il est tout entier au service du « mieux vivre ensemble » dans notre pays – je sais que vous y êtes, comme moi, très attachés, à l’heure où les Français doutent de ce qui nous rassemble. Il s’agit d’un bon budget. C’est la raison pour laquelle je vous demande d’approuver avec conviction ces orientations, qui méritent votre soutien plein et entier.