Intervention de Barbara Pompili

Séance en hémicycle du 2 novembre 2015 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2016 — Sport jeunesse et vie associative

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBarbara Pompili :

Aujourd’hui, le tissu associatif traverse une crise grave. Les travaux de la commission d’enquête parlementaire mise en place sur cet enjeu ont d’ailleurs exposé très clairement l’état critique dans lequel se trouvent bon nombre d’associations.

Or, rappelons-le : soutenir nos associations, c’est être en cohérence avec une co-construction des politiques publiques, bien souvent de mise, notamment en période de crise quand les besoins augmentent. Les financements publics doivent donc être au rendez-vous.

Pourtant, les crédits dédiés au secteur associatif ne sont pas à la hauteur. L’année précédente, nous regrettions déjà une telle trajectoire budgétaire.

Pour 2016, des diminutions sont notables, notamment sur les budgets alloués au fonds de développement de la vie associative – FDVA – ; aux fédérations nationales et régionales ou encore au fonctionnement des délégués départementaux à la vie associative – DDVA. J’ai également été alertée par des associations picardes sur la baisse des crédits dédiés au Dispositif local d’accompagnement – DLA –, qui soutient chaque année près de 6 500 associations employeuses.

Aujourd’hui, dans ma région du Nord-Pas-de-Calais Picardie, ce ne sont pas moins de 12 000 associations qui se mobilisent auprès de nos concitoyens en employant près de 171 000 salariés.

Autre outil formidable pour la cohésion nationale et la promotion du vivre ensemble, le sport. Cette année encore, nous regrettons que l’écart entre les sommes allouées au sport de haut niveau et à la « promotion du sport pour tous » soit toujours aussi important.

Nous comprenons bien l’intérêt d’avoir un sport de haut niveau de qualité. L’excellence sportive est importante car les bons résultats obtenus dans les grands événements internationaux stimulent l’engagement dans les petits clubs et participent au rayonnement de notre politique sportive à l’international.

J’ai déjà fait part de mon soutien à la candidature de Paris aux JO 2024 à condition qu’elle s’inscrive dans une dynamique plus large de modernisation écologique du Grand Paris, avec des projets à la pointe en matière environnementale.

Ces Jeux doivent aussi être au service du vivre ensemble en ouvrant réellement l’événement aux personnes aux revenus les plus modestes et en faisant des associations sportives – qui sont véritablement sur le terrain – des acteurs de ces JO. Car le sport est également un facteur d’intégration sociale, je ne vous l’apprendrai pas.

Comme je l’ai dit la semaine dernière, la promotion du sport pour tous exige de concentrer nos efforts sur les équipements de proximité, sur les publics éloignés du sport et sur les zones rurales et les quartiers en difficulté. Je salue à ce propos le plan « Citoyens du sport », instauré en mars dernier, qui favorise l’éducation à la citoyenneté et la mixité sociale et de genre auprès des plus jeunes, notamment par le biais du dispositif SÉSAME visant à former 1 500 jeunes aux métiers du sport d’ici 2017. Cette mesure va dans le bon sens et devrait être élargie.

Le groupe écologiste votera donc ce budget, dont chacune des politiques menées doit renforcer le fil directeur qu’est la lutte contre les inégalités sociales et territoriales.

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