Je rejoins tout à fait les propos qui viennent d'être tenus sur les lignes directrices de l'ARCEP. Nous nous réjouissons qu'elles introduisent un degré de souplesse qui n'existait pas auparavant, mais elles posent problème sur certains points essentiels au moment du démarrage des réseaux.
Pour des raisons diverses, Bouygues Télécom a bien d'autres chats à fouetter que les quelques centaines de milliers de prises des RIP, Free est toujours dans la roue d'Orange et préfère ne traiter qu'avec cette entreprise, Numericable-SFR se concentre sur ses propres investissements, et Orange, ayant le réseau cuivre, ne souhaite pas voir de réseaux fibres là où il a le cuivre.
La situation est donc assez complexe, et nous devons la débloquer avec des outils tarifaires. De nouvelles offres de services apparaissent : Canal Plus-Coriolis et Vidéofutur se sont positionnés en profitant de l'absence des quatre grands opérateurs. Il faut que nous puissions accompagner ce mouvement sans dévaloriser l'investissement public.
Quoi qu'il en soit, vendre beaucoup plus cher quand on a déjà du mal à vendre ne semble pas, en termes économiques, une porte de sortie évidente.
Par ailleurs, s'agissant de la question technique, madame Povéda, vous avez eu raison de faire la comparaison avec une autoroute : il est difficile d'utiliser une autoroute pour desservir une rue. De la même manière, le coût essentiel d'un réseau en fibres optiques se trouve dans sa partie terminale, pas dans le réseau de transport, qui existe déjà. Il y a beaucoup de réseaux de transport, ils desservent 95 % des noeuds d'abonnés cuivre. Mais l'essentiel du coût – c'est pour cela qu'il faut 20 milliards – vient après.