En réponse à madame Marcel, je vais citer l'exemple de l'entreprise Grolleau, dans le Maine-et-Loire. Son chiffre d'affaires est de 17 millions d'euros, et elle est basée au coeur de la ruralité, au milieu des vignes du Layon. Elle fabrique exclusivement les armoires de rue qui servent pour les télécoms et l'électricité.
La baisse des dotations aux collectivités locales a un impact direct sur son activité. Dans les secteurs de la signalisation routière, des stades et de l'éclairage public, directement pilotés par les collectivités locales, cette entreprise a perdu en deux ans 2 millions d'euros sur un chiffre d'affaires de 6 millions d'euros. Sachant que la seule armoire représente à peine 2 % du montant total des travaux engagés par une collectivité, on peut extrapoler en faisant un calcul rapide : cette entreprise a perdu 2 millions d'euros de chiffre d'affaires, et elle a 30 % de parts de marché. La perte totale est donc de 6 millions. Si l'on retient que ce marché représente 2 % du montant total, ce sont près de 300 millions d'euros d'investissements en moins.
Les exemples sont nombreux. Vu de notre fenêtre, il semble que les arbitrages principaux des collectivités se fassent essentiellement au détriment du budget routier. Cela pose d'énormes problèmes au secteur des travaux publics au sens large, mais c'est heureux pour notre chapelle, et plus généralement pour les investissements d'avenir, car je suis intimement convaincu que nous devons continuer à investir dans ce secteur en France. C'est la troisième révolution industrielle : cela modifie tous les secteurs d'activité, et même notre vie quotidienne.