Monsieur le député, nous entrons en effet dans la toute dernière ligne droite avant la conférence de Paris. Vous l’avez dit : la France et la Chine viennent d’adopter une déclaration conjointe sur le climat, qui va donner une impulsion décisive pour trouver des compromis sur les points politiques restant à résoudre pour aboutir à un accord à Paris. Cette déclaration comprend au moins quatre avancées.
Première avancée : un accord sur le principe d’une revue des objectifs nationaux tous les cinq ans en vue de leur révision à la hausse. C’est un point fondamental pour garantir le niveau d’ambition de l’accord. En effet, comme l’ont annoncé les Nations unies le 31 octobre, les engagements pris par 155 pays nous placent sur la trajectoire d’un réchauffement de l’ordre de 3 degrés Celsius. Cela nous éloigne du scénario du pire, mais ce n’est pas suffisant, et cela rend indispensable la réalisation, le plus tôt possible, d’efforts supplémentaires à échéance régulière. Nous sommes donc convenus avec les Chinois qu’un premier bilan portant sur les actions mises en oeuvre avant 2020 devrait être dressé en 2017 ou en 2018.
Deuxième avancée : le soutien à un objectif de long terme de réduction des émissions de gaz à effet de serre, et l’engagement de nos deux pays à se fixer des objectifs pour 2050 et à encourager les autres pays à faire de même.
Troisième avancée : le soutien à une convergence progressive des objectifs que doivent prendre les pays développés et les pays en développement.
Quatrième avancée : le soutien au marché du carbone et à un engagement sur la question du climat au sein du G20, que la Chine présidera l’année prochaine.
D’ici à la conférence de Paris, nous allons évidemment continuer de mobiliser toutes nos forces pour parvenir à l’accord que la planète attend, en capitalisant sur cette déclaration utile et majeure. Du 8 au 10 novembre, Laurent Fabius organisera et présidera une « pré-COP » à Paris, en présence de soixante-quinze à quatre-vingts ministres invités. L’objectif est simple : donner des impulsions politiques et avancer sur la voie du compromis.
Il reste trente jours avant l’ouverture de la conférence de Paris. Notre mobilisation est sans faille pour permettre un succès. Ce dernier est nécessaire, non seulement pour la France et pour la Chine, mais aussi pour l’avenir de la planète et pour les générations futures.