Intervention de Marie-Françoise Bechtel

Séance en hémicycle du 3 novembre 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Formation des demandeurs d'emploi

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Françoise Bechtel :

Ma question s’adresse à Mme la ministre du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle – bien nommée, comme le montrera ma question.

La situation économique de notre pays, qui connaît un début de redressement, achoppe sur la question du niveau de chômage. Certes, le chômage a connu une amélioration en septembre avec, pour la première fois depuis huit ans, une baisse qui affecte positivement l’emploi des jeunes. Mais l’accumulation du chômage depuis de longues années, de très longues années, a fait des dégâts considérables qui ont un coût humain, et pas seulement financier, difficile à supporter pour tous.

Il est donc temps de passer à la vitesse supérieure et, pour cela, de restructurer en profondeur le dispositif emploi-formation-chômage. Aujourd’hui, en effet, seul un chômeur sur cinq suit une formation et sur les 32 milliards d’euros consacrés à la formation professionnelle, seuls 12 % sont utilisés à la formation des demandeurs d’emploi. C’est un seuil inacceptable alors que nous savons que le retour à l’emploi est beaucoup plus rapide et durable lorsque le chômeur a reçu une formation.

Nous connaissons les obstacles à la formation des demandeurs d’emploi : acteurs multiples, financements trop complexes et délais trop longs. Je n’ignore pas qu’une convention de décembre 2012 a poussé à la coopération entre l’Unédic et Pôle Emploi. Des progrès ont déjà été constatés. De même, il est des régions qui ont pris la mesure du problème en menant des actions fortes d’insertion à travers la formation, comme le fait le Nord-Pas-de-Calais. Mais il appartient à l’État aujourd’hui d’aller plus loin, beaucoup plus loin.

Je vous propose, madame la ministre, une solution simple et énergique qui consisterait à fusionner dans un véritable service public de l’emploi et de la formation l’Unédic, Pôle Emploi et l’AFPA – l’Association nationale pour la formation professionnelle des adultes –, qui devrait à terme être rejointe par les autres organismes de formation professionnelle. Ce service public serait géré de façon paritaire et serait bien entendu décliné sur les territoires. Il aurait un but clair : toute personne qui n’est pas en emploi doit être en formation. But utopique ? Non, pas si nous y mettons la volonté nécessaire avec une réorientation des fonds disponibles.

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