Madame la ministre, je souhaiterais, pour finir, appeler votre attention sur l’action « Logement » du programme 123, en y associant mon collègue et ami, Jean-Philippe Nilor.
La situation des logements et de l’habitat est très préoccupante outre-mer. En effet, le besoin en logements sociaux y est très important en raison de la croissance démographique et de la très forte proportion de ménages à bas salaires. Or cette demande est loin d’être satisfaite. Plus de 11 000 Martiniquais sont en attente de logements sociaux et plus de 3 000 sur le secteur libre et intermédiaire. Plus grave encore : la situation en matière d’habitat indigne présente outre-mer une gravité toute particulière. Près de 8 000 logements sont classés comme insalubres par l’État sur notre territoire : quelque 20 000 personnes sont concernées.
Près d’un Martiniquais sur dix est donc confronté à de très graves problèmes en matière de logement. Cette situation qui touche les plus démunis n’est pas acceptable. Face à de tels constats, j’observe, madame la ministre, la diminution, certes légère, mais réelle, des dotations de cette action.
Cette situation est d’ailleurs symptomatique du déficit d’investissements sur nos territoires ultramarins. Non seulement la rénovation des établissements hôteliers ultramarins, formidable potentiel de croissance pour nos économies, mais aussi la modernisation et le développement de structures pénitentiaires sont autant d’éléments sur lesquels je continue à appeler la nécessaire intervention des pouvoirs publics. La prison de Ducos en Martinique se trouve en effet dans une situation dramatique de surpopulation carcérale, d’insécurité et d’insalubrité. La densité y est supérieure à 170 %, ce qui en fait, comme le signale l’Observatoire international des prisons, l’une des plus surpeuplées de France.
Là encore, face à un constat des plus inquiétants, votre Gouvernement choisit de diminuer de plus de 3,5 millions d’euros les dotations du programme 107 « Administration pénitentiaire » pour la Martinique.
Vous l’aurez compris, madame la ministre, le déficit d’investissements en direction du logement, comme des structures hôtelières et de l’immobilier pénitentiaire, ne pourrait qu’aggraver des conditions d’insalubrité déjà inacceptables sur nos territoires.
Quelles mesures le Gouvernement compte-t-il proposer pour remédier à de tels constats ?