Merci, madame la ministre, pour ces réponses. Vous m’excuserez d’insister encore sur la question des essais nucléaires, mais je tiens à appeler l’attention de toute l’Assemblée sur un problème qui me touche personnellement. En effet, mon beau-père, arrivé dans ma famille lorsque j’avais sept ans, a travaillé douze ans sur le site de Mururoa et, à près de 70 ans, souffre aujourd’hui d’un cancer de la thyroïde. Je peux vous dire que ce qu’il subit au quotidien me fait mal au coeur.
Les Polynésiens sont pourtant un peuple très accueillant. Depuis 1966, date à laquelle nous avons accueilli chez nous ces expérimentations, nous avons toujours fait preuve de cette fraternité et de cette attitude d’accueil vis-à-vis de la mère-patrie – la France. Nous comprenons la situation de l’État mais, grâce à la Polynésie, la France est une grande nation reconnue dans le monde. C’est à ce juste titre que la Polynésie souhaite une reconnaissance de ce qu’elle a pu apporter à la grandeur de la France.
Lorsque je vois mon beau-père et des familles que je côtoie souffrir des effets des maladies radio-induites, liées directement aux essais nucléaires, je ne peux pas rester insensible à cette situation. Venir raboter encore la DGA est un symbole fort pour les Polynésiens. Sachez qu’à cette heure même, toutes les associations de protection des victimes des essais nucléaires ont l’oeil fixé sur nous, parlementaires, qui devons défendre cette cause.
Je le répète, madame la ministre, je comprends votre position et la situation de l’État, mais ce message est un appel adressé à la nation, à l’État, au Président de la République et à tous les parlementaires de cette Assemblée : la Polynésie mérite mieux que ça.