Madame la ministre des outre-mer, la Guyane a récemment connu un nouveau deuil avec le suicide d’un adolescent, âgé de quinze ans, du village de Tamouri, dans la vallée de l’Oyapock. Permettez-moi d’adresser nos fraternels sentiments à sa famille et aux populations amérindiennes.
C’est déjà le quatrième suicide d’un mineur amérindien au cours des six derniers mois, pour autant de tentatives heureusement infructueuses.
Il est extrêmement inquiétant de noter qu’en dépit de toutes les actions engagées pour enrayer ce phénomène, le taux de suicide demeure en constante augmentation. À ce jour, il est vingt fois plus élevé qu’en France hexagonale.
Le Gouvernement a saisi l’ampleur du problème en confiant une mission d’évaluation des politiques de prévention du suicide en Guyane à notre collègue Marie-Anne Chapdelaine et à la sénatrice Aline Archimbaud. Il y a véritablement urgence à agir, et nous attendons impatiemment leurs préconisations.
Les solutions sont certainement de tous ordres. Toutefois, je veux rappeler que, depuis plusieurs mois déjà, j’ai déposé une proposition de loi visant à renforcer, ne serait-ce qu’en partie, la considération sociale et citoyenne accordée à ces populations au sein de notre République qui, par une modification substantielle de l’article 1er de la Constitution, a reconnu son caractère pluriel.
De surcroît, ma proposition conforte une belle promesse de campagne du Président de la République, qui fit part de sa volonté de procéder à la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires.
Madame la ministre, je souhaite que soit réaffirmée la volonté du Gouvernement de lutter contre toutes les causes de suicide chez les jeunes Amérindiens, et vous remercie des réponses que vous apporterez à cette douloureuse interrogation.