Il est vrai, monsieur le député, que mon ministère suit avec beaucoup d’attention, et non sans éprouver un sentiment de peine, la question que vous avez soulevée. L’adolescence, dans tous les pays du monde, n’est jamais une période facile ; mais la multiplication des suicides chez les jeunes Amérindiens en Guyane est un sujet auquel nous accordons le plus grand intérêt.
Reconnaissons-le, les dispositions prises pour lutter contre le phénomène n’ont pas encore permis d’inverser la tendance, à notre grand regret. Nous suivons notamment de près, avec le ministère de l’éducation nationale, les questions touchant à l’enseignement en milieu multiculturel et isolé : je pense en particulier à ce qui concerne les internats. Nous avons mis en place, auprès de la préfecture, une cellule qui suit le sujet de près et peut intervenir immédiatement, comme nous l’avons fait en l’occurrence, en faisant part à la famille de toute notre compassion et, surtout, en l’accompagnant.
Nous avons redynamisé, après avoir pris contact avec lui, le Conseil consultatif des populations amérindiennes du fleuve ; et il est vrai que le dialogue avec les populations au sein de cette structure, s’il était plus épanoui, serait aussi plus étroit.
Comme vous le savez, un obstacle juridique s’oppose à la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, raison pour laquelle le Sénat lui malheureusement opposé une fin de non-recevoir.