L’Union européenne est à l’évidence en crise profonde, d’abords parce qu’elle est devenue obèse et se mêle de tout, et ensuite parce que la création d’un bloc diplomatique à vingt-huit était une pure utopie.
Si l’on en croit la page 26 du projet annuel de performance, le service européen pour l’action extérieure fait partie des priorités du Gouvernement. Je rappelle tout d’abord que la France est le deuxième contributeur net au budget de l’Union européenne. Elle versera près de 8 milliards d’euros en 2016. Je rappelle ensuite que le budget de votre Département, avec un grand « D » monsieur le secrétaire d’État, passe au rabot des gnomes comptables de Bercy depuis de nombreuses années – et pas seulement sous l’actuel gouvernement, je tiens à le dire. Ça suffit ! Cette année encore, vous perdez 88 postes au titre du programme 105, et 97 au total.
La déclaration no 14 annexée au traité de fonctionnement de l’Union européenne précise très clairement que la politique étrangère et de sécurité commune ne saurait se substituer aux diplomaties nationales. C’est écrit noir sur blanc ! Le service diplomatique extérieur européen absorbe 7 % du budget des dépenses administratives, ce qui représente 634 millions d’euros en 2016, soit une augmentation de 31 millions ! J’ai ici une excellente déclaration d’un homme de gauche, Hubert Védrine, à qui l’on demande si l’Europe est capable d’avoir une diplomatie. Sa réponse est la suivante : « Non, ne vous faites pas d’illusion, voyez le Moyen-Orient, l’Afrique […] Les accords de Minsk ce n’est pas « l’Europe », c’est une bonne initiative franco-allemande ».
Dans ces conditions, ma question est simple : combien de temps cette gabegie va-t-elle continuer, ces doublons avec le service d’action extérieure de l’Union qui ne sert pas à grand-chose sinon à surpayer 1 645 agents ânonnant à longueur de journée le globish ? Il est devenu une machine à angliciser l’Union européenne ! Quand rapatrierons-nous cet argent afin de mener une action en faveur des Français de l’étranger et renforcer les moyens de l’outil diplomatique, qui est en diminution forte et constante ?