Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 12 décembre 2012 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente :

Je remercie vivement le président Jacques Delors d'avoir répondu à l'invitation conjointe de la commission des affaires étrangères et de la commission des affaires européennes. C'est un immense privilège pour nos deux commissions que de pouvoir l'entendre ce matin sur l'avenir de l'Union européenne.

Nous sommes à un moment-clé en Europe. En effet, il y a deux jours, l'Union européenne recevait le prix Nobel de la paix, récompensant tout ce qu'elle a accompli par le passé et qui fut une aventure sans équivalent dans l'histoire. Et nous sommes à la veille d'un Conseil européen qui doit fixer la feuille de route pour renforcer l'union économique et monétaire dans une zone euro en crise depuis trois ans maintenant.

Il y a une crise de confiance dans la zone euro : sera-t-elle capable de surmonter les chocs qu'elle a subis ? La crise financière américaine en a révélé la fragilité, plus exactement celle de son pilier économique car l'euro en lui-même, deuxième monnaie mondiale de réserve, est une monnaie solide. Il y a également une crise de confiance entre États membres qui ont du mal à se mettre d'accord.

A cette crise de confiance, s'ajoute une crise politique. Les États membres se sont abrités derrière l'euro pour éviter de respecter les disciplines qui étaient inéluctables. Et on peine aujourd'hui à sortir rapidement et durablement de la crise, faute des structures institutionnelles adéquates mais aussi par manque de volonté politique.

Beaucoup a été accompli depuis trois ans. L'institut de recherche européen Notre Europe-Institut Jacques Delors, dont vous avez été le fondateur, monsieur le président, a publié plusieurs textes déterminants. Je pense notamment à la préface au rapport Padoa-Schioppa, signée conjointement de vous-même et de Helmut Schmidt – ce rapport a préfiguré beaucoup des mesures aujourd'hui en discussion dans l'Union. Je pense aussi à votre récent discours devant le comité européen d'orientation de Notre Europe.

Que faut-il faire pour renforcer l'union économique et monétaire, au-delà de l'union et de la supervision bancaires ? Comment articuler ce renforcement avec celui de l'Union européenne élargie ? Quelle architecture faudrait-il ? En effet, il ne suffit pas de pompiers, il faut aussi des architectes…

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