Intervention de Gilles Savary

Réunion du 12 décembre 2012 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Savary :

Je me défie des nationalismes, en général guerriers. Fondamentalement pro-européen, je m'inquiète de la divergence économique entre la France et l'Allemagne. Cette situation sera-t-elle tenable longtemps ?

La façon dont la Commission européenne traite la question du marché intérieur explique pour une large part l'europhobie. Le marché intérieur est le théâtre d'une guerre sociale interne, sorte de guerre civile, dans plusieurs domaines. La concurrence sociale ruine des pans entiers de nos économies. Ainsi, après que le cabotage a été autorisé, comment le secteur du transport routier pourrait-il résister en France à la concurrence de transporteurs dont les salaires sont de 80% inférieurs aux nôtres ? Comment soumettre brutalement les économies à une telle concurrence interne, qui va d'ailleurs à l'encontre de l'idéal européen qui était d'être plus fort vis-à-vis de l'extérieur ? C'est de là que les classes populaires et les classes moyenne ont commencé à douter sérieusement de l'idéal européen de cohésion sociale.

Chaque pays invoque l'Europe sociale mais aucun n'envisage que ce ne soit pas son modèle social qui s'impose aux autres. Ne faudrait-il pas réintroduire des clauses de sauvegarde de façon à permettre la modulation nécessaire entre des pays divers et à rendre l'Europe plus empathique envers ses peuples, et donc plus appétente pour eux ?

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