J'ai un immense plaisir à vous retrouver ici, Jacques Delors. J'ai trouvé sévères vos propos sur la PAC. Tous les gouvernements de droite ou de gauche n'ont pas abandonné les petites exploitations : certains ont essayé de les soutenir.
Oui, il faut défendre la PAC, l'une des seules politiques communes à marcher à peu près parce qu'elle est intégrée depuis très longtemps, mais à condition de la réformer pour la rendre plus juste. Pour défendre les petites exploitations, il faut revoir totalement le système d'aides, dont 80% profitent aujourd'hui aux 20% des exploitations les plus grandes. Lors de leur mise en place il y a plus de quarante ans, les aides aux grandes cultures visaient à compenser les baisses de prix. Les producteurs de maïs de ma circonscription, dont les rendements ont atteint cette année le niveau record de 135 quintaux à l'hectare et dont la production a vu son prix doubler en moins de trois ans sur les marchés internationaux, touchent les mêmes aides qu'au début, quand les prix étaient bas. On gaspille l'argent public. Il serait mieux utilisé à aider les petites et moyennes exploitations ou financer des outils de régulation des marchés agricoles au niveau européen.