Monsieur Glavany, je maintiens ma sévérité. En 1994, ma dernière proposition en tant que président de la Commission a été de plafonner les aides, ce que les ministres de l'agriculture ont refusé.
Madame la présidente Auroi, c'est un sujet complexe que la taxe sur les transactions financières. Il faut tenir compte de la concurrence internationale, de la liberté de circulation des capitaux… Il suffit de voir le soin que doit prendre le Gouvernement pour élaborer une réglementation bancaire empêchant la spéculation sans que cela n'affaiblisse nos banques. Mais pour instituer cette taxe, n'attendons pas que tous les pays du monde l'aient fait. Il faut prendre nos risques et nous lancer – après s'être assuré de la validité des modalités techniques.
Pour ce qui est de la taxe carbone, j'y suis favorable pas seulement aux frontières de l'Union mais aussi à l'intérieur. On ne pourra pas changer de modèle de développement en continuant à calculer notre PIB comme on le fait. Ainsi le coût des dommages à la nature, alors même qu'ils seront éventuellement supportés par les générations futures, n'est-il jamais évalué. De même, il est absurde que l'allongement du temps passé dans les déplacements domicile-travail – il a doublé en vingt ans – accroisse le PIB ! Notre manière même de mesurer le PIB nous empêche de relever les grands défis environnementaux, de l'équilibre ville-campagne et de la qualité de la vie. L'économiste Joseph Stiglitz a fait des propositions en ce sens.
Monsieur Destot, je suis comme vous navré que nous perdions nos positions concrètes en Afrique même si beaucoup de nos représentations diplomatiques sont encore satisfaites. Il faudrait regarder si nous ne pourrions pas nous appuyer sur la Banque mondiale, aujourd'hui très américanisée.
Monsieur Rochebloine, je ne reviens pas sur la PAC. Dussé-je être minoritaire sur ce point, je maintiens mes craintes pour le monde rural.