Intervention de Véronique Massonneau

Séance en hémicycle du 6 novembre 2015 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2016 — Santé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVéronique Massonneau :

Madame la présidente, madame la secrétaire d’État, madame la rapporteure pour avis, monsieur le rapporteur spécial, chers collègues, la mission « Santé » du projet de loi de finances pour 2016 est un des leviers d’action de l’État en faveur de notre politique de santé publique.

Elle ne couvre pas l’ensemble des actions de santé, mais elle vise un objectif essentiel : la prévention. C’est donc à regret que je constate que le programme 204 « Prévention, sécurité sanitaire et offre de soins » est, cette année encore, en baisse. Je pense en particulier à l’action 14 « Prévention des maladies chroniques et qualité de vie des malades », qui fait à nouveau l’objet d’une baisse allant jusqu’à plus de 13 % pour l’année 2016. Il s’agit pourtant d’une action essentielle qui englobe : la mise en place du troisième plan cancer, notamment l’amélioration des dépistages ; la santé mentale, qui est l’une des priorités de la stratégie nationale de santé ; les maladies neurodégénératives et les maladies liées au vieillissement ; les maladies rares, ainsi que les addictions.

Ces différentes maladies touchent malheureusement de plus en plus de Françaises et de Français ; elles sont souvent liées à des facteurs environnementaux, à la dégradation de notre qualité de vie, ou plus simplement au vieillissement. Ces facteurs n’évoluent pas dans le bon sens, et ces maladies sont de plus en plus fréquentes. Il semble donc inopportun de soumettre à l’effort budgétaire l’action qui permet la prévention et la prise en charge, le plus tôt possible, des malades.

J’ai bien pris note qu’une partie de ce budget sera prise en charge par la Sécurité sociale – je pense en particulier aux dépistages du cancer du sein pour les femmes les plus exposées. J’aimerais cependant, madame la secrétaire d’État, que vous nous éclairiez sur ce point : les moyens d’action en matière de prévention seront-ils bien préservés malgré la baisse ?

La prévention est un axe politique trop souvent négligé ; elle est pourtant la clé de nombreuses problématiques, qu’elles soient sanitaires, environnementales ou encore sociales. Prévenir l’échec scolaire, prévenir les situations de rupture avec le milieu de l’emploi, prévenir les risques environnementaux ou sanitaires : tout cela permet tout d’abord d’éviter des situations personnelles douloureuses, mais également d’éviter des dépenses bien plus élevées quand il s’agit de remédier a posteriori à ces situations.

C’est d’ailleurs tout le sens de l’aide médicale d’État, que l’opposition ne cesse pourtant de critiquer.

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