Des organisations territoriales ou des agences, en particulier, viennent compléter la prise en charge. Si vous voulez faire des comparaisons, il faut donc tout intégrer à l’analyse, pour éviter de nous induire en erreur.
D’autre part, ce sont les soupçons de fraude – et M. Tian n’y était pas étranger – qui avaient motivé le précédent rapport, que j’avais commis avec M. Goasguen en 2011 ; or, en ce domaine, nous avons tous deux constaté que la réalité n’avait rien à voir avec ce que d’aucuns prétendaient, qui font de la fraude une sorte d’étendard contre l’AME.
Troisième point : Claude Goasguen a raison, l’AME est sous-dotée budgétairement, comme cela est précisé dans nos conclusions communes ; mais nous y faisons aussi le constat que cette sous-dotation tend à se réduire. Il n’est donc pas anormal de mettre en relief les avancées, lorsqu’elles sont avérées.
Enfin, nous avons l’expérience de ce qui se passe en l’absence d’aide médicale d’État. Lorsque vous avez instauré le ticket d’entrée à 30 euros – je renvoie sur ce point, au sujet duquel Claude Goasguen ne me contredira pas, aux débats en commission élargie –, cette mesure a provoqué le retrait d’un nombre important de bénéficiaires de l’AME, lesquels se sont alors reportés sur les urgences, où l’on a, de fait, constaté une augmentation considérable des prises en charge.
Au-delà des discours doctrinaires, chers collègues, il faut prendre en compte la réalité du terrain, à moins de prôner l’expulsion de toutes les personnes dont nous parlons, ce qui est un autre débat. Il est d’ailleurs faux de dire que la prise en charge est la même entre, d’une part, les Français et les étrangers installés régulièrement sur notre sol, et, de l’autre, les bénéficiaires de l’AME : le panier de soins est différent.
Cessons donc les contrevérités, car elles risquent de vous faire accuser, messieurs, d’agiter des peurs sans rapport avec ce dont vous parlez.