Intervention de Myriam El Khomri

Séance en hémicycle du 6 novembre 2015 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2016 — Travail et emploi

Myriam El Khomri, ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social :

Monsieur le député, je partage votre volonté de mieux développer l’apprentissage parce que 70 % des jeunes apprentis trouvent un emploi à l’issue de leur formation. Nous savons tous que, dans l’artisanat, les apprentis d’aujourd’hui seront les chefs d’entreprises de demain.

Il n’en est pas moins vrai que, trop souvent, les employeurs ne trouvent pas d’apprentis et les apprentis de maîtres d’apprentissages. Il existe donc un besoin de mise en relations des employeurs et des apprentis. Des régions ont créé des plateformes régionales : je me suis engagée à la mise en place, dès 2016, d’une plateforme nationale, laquelle est essentielle au titre de la mise en relation.

Vous m’avez également interrogée sur l’aide TPE jeunes apprentis. Elle est nécessaire pour envoyer un signal fort aux TPE, d’autant que nous avons été confrontés à une diminution des entrées dans le secteur du bâtiment. La diminution des emplois dans ce secteur a, en effet, accéléré celle du nombre d’apprentis. Nous envisageons quelque 70 000 entrées en apprentissage en 2016 dans le cadre de cette aide.

Sachez enfin que la fonction publique de l’État a déjà signé 4 500 contrats d’apprentissages. Ce rattrapage était nécessaire parce qu’elle n’avait pas donné le bon exemple : elle est allée au-delà du nombre qu’elle s’était fixé.

De façon générale, il est essentiel, lorsqu’on évoque l’adéquation entre les métiers non pourvus et les demandeurs d’emploi ou de places en apprentissage, de mieux caractériser les métiers non pourvus. C’est ainsi que le secteur industriel rencontre beaucoup de difficultés à convaincre les jeunes à s’engager, dans le cadre des centres de formation des apprentis – CFA –, dans les métiers de l’industrie. J’ai pu le constater sur le terrain lundi dernier à Charleville-Mézières, et ce, alors que le CFA aux métiers industriels propose un taux d’emplois qui approche les 85%. C’est pourquoi nous devons travailler en amont, avec l’éducation nationale et les filières industrielles, pour relancer l’attractivité de certains métiers.

Il faut savoir que l’effort financier total de l’État en faveur de l’apprentissage s’élèvera en 2016 à 2,74 milliards d’euros contre 2,52 milliards en 2015. Depuis 2014, 382 millions supplémentaires ont été dégagés en faveur du développement de l’apprentissage. La relance de l’apprentissage doit être durable : c’est pourquoi il faut travailler sur les différents métiers que j’ai évoqués.

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