Intervention de Fleur Pellerin

Séance en hémicycle du 9 novembre 2015 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2016 — Médias livre et industries culturelles

Fleur Pellerin, ministre de la culture et de la communication :

Je vous remercie, madame la députée, de cette très belle question, nourrie de l’évocation de nombreuses oeuvres : vous avez raison, la France doit mener le combat contre l’uniformisation des pratiques et la standardisation des goûts, qu’ils soient littéraires, cinématographiques, audiovisuels ou musicaux. Si la France ne menait pas ce combat, quel pays pourrait le mener ?

Je partage votre appel enthousiaste à ce que la France continue d’être en pointe dans ce combat contre des groupes « hors-sol », qui, opérant depuis l’extérieur, ne paient pas d’impôts et qui, non contents de ne pas contribuer au financement de la création, menacent la diversité culturelle.

Puisque j’ai visité à vos côtés vendredi dernier une libraire indépendante dans votre ville d’Uzerche, vous savez, madame la députée, à quel point nous sommes attachés à la préservation de ce réseau des librairies indépendantes. Il n’est que de constater la tristesse suscitée par la disparition totale de ces librairies dans les pays qui n’ont pas su les soutenir pour se convaincre de la nécessité de les préserver. Le plan Librairies que nous avons lancé en 2012 a permis à un certain nombre de librairies indépendantes de faire face à la concurrence déloyale de ces plate-formes numériques.

Dans un contexte de fragilisation de l’ensemble de la chaîne du livre, ce plan de soutien à la librairie est indispensable. Il a permis aux librairies de se moderniser et de conforter leur modèle économique et culturel. Le ministère de la culture a mobilisé pas moins de 11 millions d’euros pour aider les librairies à faire face à une conjoncture défavorable. Les éditeurs se sont également engagés à participer substantiellement à cet effort.

Il faut continuer à travailler avec les éditeurs et avec les libraires, notamment sur les questions de formation. Nous l’avons constaté l’une et l’autre vendredi, un algorithme froid et automatique ne remplacera jamais la médiation d’un libraire. Nous devons continuer à aller de l’avant ensemble, avec le Parlement et tous les libraires indépendants qui souhaitent pouvoir ajuster leur modèle à la transition numérique, non seulement pour qu’elles bénéficient d’un soutien financier, mais également pour qu’elles soient accompagnées dans cette transition.

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