Intervention de François de Mazières

Séance en hémicycle du 9 novembre 2015 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2016 — Culture

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Mazières :

Si l’on ajoute à cela les pertes de recettes liées à une journée de plus d’exploitation et les problèmes de conservation que pose cet usage intensif de locaux parfois très fragiles – je pense notamment au château de Versailles –, cette mesure apparaît très inopportune.

Le programme « Création » a été heureusement davantage protégé. Personne ici n’est dupe sur l’origine de cette faveur et chacun sait que le monde du patrimoine est moins revendicatif. Dans le contexte de cette politique de l’édredon, où il s’agit de tout étouffer, de renvoyer tous les sujets difficiles à l’après 2017, on comprend que depuis 2012 une plus grande attention ait été portée à ce secteur. Ne nous en plaignons pas, mais ne nous y trompons pas non plus : le vrai danger pour le dense tissu d’équipements culturels de notre pays, qui fait notre fierté, réside dans les coupes claires opérées dans les dotations aux collectivités locales lesquelles, chacun en a bien conscience dans cette assemblée, financent à près de deux tiers ces établissements.

Madame la ministre, vous savez combien nombre d’élus sont agacés de vous voir systématiquement pointer du doigt les collectivités locales alors qu’on leur diminue aussi drastiquement leurs moyens et ce n’est pas la centaine de contrats que vous passerez avec certaines d’entre elles – concept dont je salue l’intelligence tactique en termes de communication – qui y changera grand-chose.

Concernant l’enseignement artistique et culturel, nous prenons acte de votre volonté de soutenir les conservatoires, par un budget avoisinant 15 millions d’euros. Face à notre mobilisation, vous avez eu l’honnêteté de reconnaître une erreur, mais nous ne pouvons que constater que vous n’avez fait que la moitié du chemin puisque le budget attribué aux conservatoires était en 2012 d’environ 30 millions d’euros pour un domaine qui couvre les champs du théâtre, de la musique et de la danse.

Par ces exemples concrets, madame la ministre, chers collègues, je pense que la démonstration est faite que ce budget est fragile, même si l’on note certaines améliorations par rapport aux deux exercices précédents. Pour ces raisons, le groupe Les Républicains ne votera pas les crédits de la mission « Culture ».

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