Intervention de Régine Povéda

Séance en hémicycle du 9 novembre 2015 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2016 — Culture

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRégine Povéda :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le président de la commission, madame et monsieur les rapporteurs, la culture est un combat, notre combat. C’est une ouverture sur le monde, sur d’autres univers que le nôtre.

Elle est et doit rester une priorité dans une société où certains repères manquent. Le Gouvernement, le Président François Hollande et vous-même, madame la ministre, avez réaffirmé que la culture est le socle commun de notre société, un des piliers de notre « vivre-ensemble », de notre « faire-ensemble ».

C’est pourquoi le budget que vous nous proposez est en hausse de 2,7 %, et l’importance de cette hausse mérite d’être soulignée dans une période de dépenses contraintes.

Faire de la création une priorité est une orientation importante et forte sur le plan symbolique. Renforcer la démocratisation de la culture, telle est notre ambition, madame la ministre. L’offre culturelle dans les zones rurales et les territoires urbains classés zones prioritaires est souvent trop absente pour répondre au désir des citoyens.

Dans ma circonscription très rurale, l’offre culturelle diversifiée se concentre sur quelques mois d’été, avec par exemple le Garorock en juin ou le festival d’art lyrique du Marmandais en août. En dehors de ces grands événements nationaux, il est difficile de faire vivre une offre culturelle plus locale.

Le Gouvernement a parfaitement conscience de ces difficultés et je suis heureuse pour nos territoires que nous puissions avancer sur ces questions en impliquant les collectivités territoriales. Les aides aux régions, bien souvent des partenaires indispensables de la création et de la vie culturelle, augmentent de 780 millions d’euros : voilà une bonne nouvelle pour les festivals, les associations et les institutions culturelles !

Alors que certains attisent la haine de l’autre, nous sommes fiers de soutenir le Musée national de l’histoire de l’immigration, qui pourra ainsi continuer son travail auprès de tous les publics et surtout des enfants. La transmission de la mémoire et le « faire-ensemble » pour notre avenir y trouvent tout leur sens.

Le plan Conservatoire et le plan Lecture, dotés de plus de 15 millions d’euros, sont indispensables pour permettre à chaque citoyen d’avoir accès à une culture exigeante, belle et créative.

La pratique culturelle amateur est aussi une ambition forte, pour que chacun puisse avoir une pratique musicale ou artistique. Je pense ici aux écoles de musique associatives ou municipales de ma circonscription, celle de Meilhan-sur-Garonne par exemple, qui offrent la possibilité de s’ouvrir à la musique et à la culture pour tous.

Les médias de proximité seront également soutenus par les fonds d’aides pérennisés. Je sais à quel point ces médias locaux peuvent être importants pour les habitants.

La jeunesse est la priorité du quinquennat et cela se ressent dans ce projet de budget pour 2016. Le budget alloué à l’éducation artistique et culturelle augmentera de près de 34 %. Depuis 2012, ce budget a augmenté de 80 %. En tout, le Gouvernement consacre près de 100 millions à ces actions.

Dans ce cadre, le projet DEMOS, dispositif d’éducation musicale et orchestrale à vocation sociale, participe à la réduction des inégalités.

L’ouverture un jour par semaine de grandes structures telles que le Musée du Louvre aux publics empêchés, aux jeunes et aux groupes scolaires leur permettra de découvrir des oeuvres incontournables de notre patrimoine. À ce sujet, il est important de souligner que le budget consacré au patrimoine augmente pour l’entretien, la réhabilitation et la conservation de nos musées et monuments, fondement de notre histoire commune.

Le cinéma est lui aussi un élément très important de notre patrimoine culturel. L’amélioration du crédit d’impôt cinéma permettra un meilleur soutien des entreprises françaises avec, à la clé, davantage d’emplois et de retombées économiques pour les territoires.

Tous les arts, y compris la musique, le théâtre et les arts de la rue, ont également toute leur place dans ce budget, avec un soutien appuyé à la création et aux jeunes artistes. Vous avez rappelé, madame la ministre, que ce budget préparait l’avenir. N’ayons pas peur de le dire : ce budget est un vrai budget engagé pour notre culture.

La culture n’est pas seulement affaire de spécialistes ou d’esthètes ; elle participe bien à la vie et à la bonne marche de notre pays. Notre société, notre jeunesse, ont plus que jamais besoin d’échanges, de compréhension, de rencontres, de culture – cette culture qui nous élève, dans tous les sens du terme.

C’est pourquoi le groupe SRC, que je représente, votera ce budget.

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