Monsieur le président, ma question s’adresse, dans la continuité de la précédente, au ministre des affaires étrangères ; il s’agit de l’annonce, qui nous a surpris – mais les méandres de la diplomatie française nous surprendront toujours – de la prochaine visite en France du président iranien, M. Rohani.
Vous venez de donner une partie de la réponse, qui est de nature économique : c’est une démarche intéressée et commerciale – ce que nous entendons fort bien. Mais cette invitation peut paraître surprenante si l’on se souvient des fortes réticences que vous aviez exprimées lors de la signature de l’accord et des longues négociations qui l’ont précédée. Fallait-il signer cet accord ? Son application est actuellement, vous l’avez rappelé, suspendue à des réserves.
Il y a quand même un paradoxe : le gouvernement américain, qui s’était empressé de signer, campe désormais sur une attitude très dure s’agissant de l’interprétation des réserves, alors que vous, qui étiez le défenseur d’une ligne dure à la signature, vous donnez le sentiment, en partie confirmé par la réception du président Rohani par le Président de la République, d’opter désormais pour une attitude plus souple.
Si l’on dispose, après ce que vous venez de dire, d’un minimum d’éléments d’interprétation, quelle est en définitive votre position sur le sujet ? Nous aimerions le savoir.
Par ailleurs, peut-être serait-il opportun qu’à l’occasion de cette rencontre, le président Hollande rappelle au président Rohani un certain nombre de choses.
La question des droits de l’homme en Iran, par exemple : en la matière, M. Rohani est un « modéré » bien connu – il est vrai que son prédécesseur était un fou furieux et que l’on est toujours le modéré de quelqu’un ! Il y a néanmoins eu 700 exécutions capitales en Iran depuis le début de l’année.
Il pourrait aussi lui demander si le gouvernement iranien entend continuer à soutenir le Hezbollah, qui met en difficulté le gouvernement libanais et Israël. Je croyais que vous étiez le plus fervent défenseur de la lutte contre Assad ; or il s’agit là de son allié !
Et puis…