Intervention de Olivier Faure

Séance en hémicycle du 13 novembre 2015 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2016 — Après l'article 44

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Faure :

Je regrette vraiment le ton que prend ce débat. J’ai dit, à l’instant, que cet amendement est un amendement d’appel que je retirerai, et qu’il sert simplement à poursuivre une discussion avec le Gouvernement. M. le secrétaire d’État m’a répondu en employant des éléments de langage, pas en tenant un discours de vérité. Dans les couloirs de notre assemblée, on nous explique à tout bout de champ que l’amendement adopté hier à l’initiative de MM. Ayrault et Muet engendrera un surcoût de plusieurs milliards d’euros. Il faudrait savoir : soit cet amendement entraînera un surcoût, et dans ce cas il s’agit bien d’une baisse d’impôts, soit il n’entraînera pas de surcoût, et dans ce cas il ne faut pas en faire un drame encore et encore !

Deuxièmement, je veux répondre à Dominique Lefebvre – en l’occurrence, j’aurais préféré que ce fût à Frédéric Lefebvre ! Je ne comprends pas pourquoi vous refusez systématiquement de reprendre le débat avec cette majorité à laquelle il appartient. Ce débat est légitime, et normal : ne nous lions pas les pattes nous-mêmes, ne refusons pas par principe toute discussion !

Nous ne proposons certainement pas de revenir sur le pacte de responsabilité et de solidarité. J’ai cosigné l’amendement no 935 avec Guillaume Bachelay : ni lui ni moi n’avons jamais fait partie de ceux que vous considérez comme des frondeurs. Nous sommes des soutiens constants de ce Gouvernement : il est donc excessif de vouloir nous faire porter un chapeau trop grand pour nous ! En réalité, nous demandons simplement de réfléchir à la possibilité de maintenir cette contribution exceptionnelle un an de plus, en divisant son taux par plus de deux. Ce n’est pas une demande extravagante !

Vous nous dites qu’il faut tenir nos engagements vis-à-vis des entreprises : j’en suis tout à fait conscient. Je souhaite, moi aussi, que nous les tenions. Mais je voudrais que, dans le même temps, nous nous préoccupions des engagements que nous avons pris vis-à-vis des salariés. Ce n’est quand même pas rien : nous sommes la gauche ! Nous ne sommes pas n’importe qui, et nous ne sommes pas arrivés n’importe comment ici, dans cette assemblée !

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