Intervention de Ségolène Neuville

Réunion du 19 décembre 2012 à 14h00
Délégation de l'assemblée nationale aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSégolène Neuville :

Lorsque les personnes prostituées insistent pour que le client mette un préservatif, ou qu'elles distribuent des documents d'autorités reconnues, les clients peuvent penser que si elles insistent à ce point, c'est qu'elles ne sont pas sûres.

Médecin spécialiste du VIH à l'hôpital de Perpignan, j'ai l'habitude de recevoir tous les lundis les clients qui sont allés le week-end voir des prostituées à la frontière espagnole et dont « la capote a craqué ». Lorsque je suis arrivée dans le service, mes collègues m'ont dit qu'il n'y avait pas d'indication à prescrire de traitement antiviral dans ces cas car dans les établissements de La Jonquera, toutes les filles étaient surveillées sur le plan sanitaire. En réalité, elles ne font l'objet d'aucun suivi médical particulier. Lorsque les clients me demandent si les filles sont « surveillées », je réponds toujours que je n'en sais rien mais qu'en tout cas, les clients, eux, ne le sont pas et que tout dépend donc de qui est passé avant eux… Ils ont tendance à penser que la prostitution en maison close est moins risquée et qu'il est moins indispensable de mettre un préservatif. Il existe beaucoup de préjugés sur la contamination des personnes prostituées. Que l'activité de prostitution soit autorisée et affichée les multiplie, mais n'enlève rien au risque. C'est à double tranchant.

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