Intervention de Jacques Krabal

Séance en hémicycle du 17 novembre 2015 à 15h00
Prévention des risques — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Krabal :

Nous devons entendre les craintes exprimées lors des rassemblements et manifestations en septembre. Renforcer la compétitivité de l’agriculture consiste d’abord à permettre à nos agriculteurs de se battre à armes égales avec leurs concurrents européens. S’agissant des OGM, des normes sanitaires, administratives, sociales, du coût du travail, des produits phytosanitaires et les pesticides, les règles du jeu doivent être les mêmes pour tout le monde, ou au moins pour les pays européens. Sur ce sujet comme sur beaucoup d’autres – l’actualité tragique du vendredi 13 nous le rappelle s’agissant de la sécurité et des forces armées – il nous faut plus d’Europe. Il faudrait également interdire l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels. Oui, nous avons besoin de plus d’Europe mais, là encore, nous sommes déçus de constater l’incapacité de nos institutions à adopter une position forte et commune à l’ensemble de l’espace européen.

La culture d’OGM présente aujourd’hui des risques potentiels trop importants pour laisser les grandes firmes décider seules. La boussole scientifique doit seule nous permettre de décider : tant que des preuves scientifiques n’auront pas démontré l’innocuité et une absence de risques avérée des OGM, il serait plus sage d’adopter un principe de précaution et, surtout, de le respecter.

N’oublions pas que les mêmes firmes qui commercialisent les OGM en soulignant leur caractère inoffensif proposent des produits très dangereux, non seulement pour les hommes, comme en témoigne le procès récent gagné par un céréalier charentais, mais aussi pour la nature, et donc pour notre terre. Il est urgent d’améliorer la traçabilité et l’information des consommateurs sur la présence d’OGM dans notre alimentation. En l’état actuel du texte, nous n’avons pas progressé, comme le rappelait avec pertinence François-Michel Lambert, dont je partage le point de vue.

Monsieur le secrétaire d’État, nous vous l’avons dit, nous approuvons très largement ce projet de loi DDADUE, mais nous regrettons les progrès trop timides sur la traçabilité et l’information des consommateurs concernant les OGM. Après avoir cité Alexandre Dumas tout à l’heure, je reviens à Jean de La Fontaine, fabuliste et philosophe de notre modernité, qui, dans la fable Le Chat et un vieux rat employait des mots très justes, dont la pertinence est tristement valable aujourd’hui et dont il nous appartient de nous inspirer : « Méfiance est mère de sûreté ».

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