Monsieur Le Maire, pour lutter contre le terrorisme dans cette guerre impitoyable que nous lui livrons, nous devons être présents sur tous les champs.
Bien sûr – Laurent Fabius y reviendra –, sur le champ diplomatique mais aussi dans l’action militaire afin d’établir une coalition la plus large possible. Nous voyons bien que les événements que nous avons vécus le vendredi 13 ici, à Paris, ont changé beaucoup de choses, dont l’attitude des Américains et des Russes.
Cela permettra au Président de la République de prendre des initiatives dès la semaine prochaine – adoption d’une résolution au Conseil de sécurité de l’ONU, rencontre des Présidents Poutine et Obama – afin de permettre la constitution, dans la plus grande détermination, de cette coalition contre notre ennemi, c’est-à-dire Daech, c’est-à-dire l’État islamique.
Cette détermination, c’est celle de la France, c’est elle qui se manifeste dans les choix qui ont été faits depuis déjà plus d’un an de bombarder les sites de Daech en Irak et, depuis déjà plusieurs semaines, en Syrie.
Je rends là aussi hommage à nos pilotes qui, depuis plusieurs jours, bombardent les sites de Daech (Applaudissements sur tous les bancs) – quartiers généraux, camps d’entraînement. Bien sûr, nous poursuivrons sur la même voie.
En outre, monsieur le député, vous avez raison, il faut toujours poser les mots sur le mal.
Nous avons un ennemi extérieur : le terrorisme, Daech, l’État islamique, et nous devons agir tous ensemble dans le cadre d’une grande coalition, avec nos armées, je viens de le rappeler, contre cet ennemi afin de l’abattre et de l’anéantir.
Mais cet ennemi existe également chez nous : ce sont les mots que j’avais utilisés dès 2012 – je n’étais pas le seul, bien sûr –, dès la tentative d’attentat de Sarcelles contre un magasin cacher.
Nous avions pris conscience à ce moment-là, le 19 septembre 2012, du danger de cette cellule. L’enquête qui vient de se terminer montrait la puissance montante de ces réseaux, de ces filières. Nous étions alors très loin des 1 900 individus concernés aujourd’hui, mais c’était le début. D’où la première loi anti-terroriste adoptée en 2012.
J’avais utilisé ces mots parce que nos quartiers populaires, comme nous l’avons dit voilà quelques mois après les attentats contre Charlie Hebdo, comprennent des dizaines, des centaines, peut-être des milliers de jeunes qui, comme ailleurs dans le monde, sont attirés par le djihadisme, par l’islamisme radical, par cette idéologie totalitaire.
Je vous renvoie aux travaux de l’Assemblée nationale ou du Sénat, ainsi qu’au rapport de Malek Boutih, parce que nous devons être lucides sur ce qui se passe dans notre société.
Oui, nous devons combattre ce phénomène en prison, parce que c’est là que se déroulent ces processus de radicalisation, mais aussi sur internet – nous avons déjà beaucoup avancé en la matière mais il faudra sans aucun doute aller plus loin – et dans les mosquées, en fermant certaines d’entre elles et en procédant à la dissolution de certaines associations. Le texte de loi que je présenterai demain comprend d’ailleurs un outil afin d’être plus rapides et efficaces en la matière.
Oui, nous avons un ennemi et il faut le nommer : c’est l’islamisme radical