Intervention de Jean Lassalle

Séance en hémicycle du 18 novembre 2015 à 15h00
Protection de l'enfant — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Lassalle :

Madame la présidente, madame la secrétaire d’État, madame la rapporteure, madame la présidente de la commission des affaires sociales, mes chers collègues, nous consacrerons, ce soir, notre réflexion à nos enfants et à leur avenir.

Dans ce monde si troublé, où nous sommes parfois si démunis, il importe de leur transmettre ce que nous avons appris, en l’adaptant aux temps difficiles que nous vivons. En tant que père de famille, j’ai pu me rendre compte du fait que cette transmission est l’une des tâches les plus difficiles à accomplir dans une vie ; mais c’est aussi l’une des plus belles et des plus exaltantes.

Il n’en reste pas moins que même dans un pays moderne comme le nôtre, la France, beaucoup trop d’enfants sont malheureux – et même extrêmement malheureux. L’accélération des temps, les troubles, le basculement du monde, les terribles tensions qui sont de plus en plus fréquemment imposées aux familles, amènent un grand nombre d’entre elles à s’auto-détruire, à disparaître. Or il n’est rien de plus cruel que de voir, le dimanche soir, ces enfants qui ne se connaissent pas repartir dans des directions différentes, pour retrouver qui son père, qui sa mère, avec qui ils n’étaient pas pendant le week-end.

De plus, ces enfants évoluent dans un contexte dangereux, qui n’a pas grand-chose à voir avec celui que nous connûmes. Il y a aussi toutes les facilités apportées par le monde nouveau, cette avalanche de connaissances, de savoirs, qui ne sont pas toujours de leur âge. Quelqu’un me disait un jour que si l’on évalue généralement à vingt-cinq ans l’écart qui sépare un père de son fils, une mère de sa fille, lui-même avait l’impression qu’un saut de mille ans s’était produit entre l’époque de son fils et la sienne, tant les choses ont évolué !

Plus que jamais, la protection de l’enfant commence dans sa famille, avec ses proches. C’est l’affaire de la société tout entière : c’est pourquoi je me réjouis, madame la rapporteure, du texte équilibré que vous nous présentez. J’y retrouve nombre des préoccupations qui sont les miennes ainsi que, je le crois, celles d’un grand nombre de nos concitoyens.

Je relèverai cependant quelques éléments, notamment concernant la précision, dans le code pénal, de la notion d’inceste : je ne sais pas si cela se fera. Je reviendrai également sur la question des financements : j’ai été très longtemps conseiller général, et j’ai particulièrement siégé dans la commission chargée des affaires sociales, et donc de l’enfance et de l’adoption. Les conseils départementaux n’ont plus, aujourd’hui, des moyens financiers aussi importants que par le passé, alors même qu’ils étaient déjà en difficulté ; quant à l’État, il n’est pas un acteur majeur en la matière – bien qu’il soit en première ligne pour un certain nombre d’éléments régaliens, tels que les allocations familiales, pour ne citer qu’elles.

Je souhaite de tout mon coeur, madame la secrétaire d’État, que vous puissiez mettre en oeuvre ce texte. Adopter une proposition de loi qui porte sur l’enfant, sur l’avenir de l’enfant, est un acte qui nous honore et nous oblige. Je fais mien ce combat, et je nous souhaite bonne chance pour le mener à terme.

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