Intervention de Chantal Guittet

Séance en hémicycle du 18 novembre 2015 à 15h00
Protection de l'enfant — Article 21

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChantal Guittet :

Je ne vais pas reprendre les arguments de ma collègue. Vous avez voulu, madame la secrétaire d’État, limiter au maximum l’usage des radiographies afin de déterminer l’âge des mineurs. Dans ce genre de situations, soit on est pour, soit on est contre : on ne peut pas avoir le verre à moitié vide.

Je voudrais soulever plusieurs points. Il y a d’abord un problème éthique : les médecins ne sont pas là pour dire si quelqu’un est mineur ou non, mais pour soigner, et on ne doit pas pratiquer d’actes thérapeutiques en vue de trier les gens en fonction de leur âge.

Deuxième point : alors même qu’ils ne sont pas pertinents, ces tests peuvent, à mon avis, être très traumatisants et très abaissants pour des jeunes. Arrêtons de penser que tous les jeunes étrangers qui, pour sauver leur peau, ont fui des conditions de vie souvent exécrables dans leur pays d’origine, sont forcément des profiteurs.

Je ne suis pas naïve : si quelques-uns passent à travers les mailles du filet, ce n’est, finalement, pas très grave. Nous leur devons la protection en tant qu’enfants et nous leur devons l’accueil. Je préfère que ces jeunes ne soient pas poursuivis ni condamnés, puisque c’est cela qu’ils risquent si les tests osseux déterminent qu’ils sont majeurs.

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