L'heure est grave, le choc est immense, nous sommes tous bouleversés par la violence des événements et par la force du deuil qui nous étreint. Au-delà de l'émotion, nous avons le devoir de répondre aux attentes de nos concitoyens, qui nous demandent à la fois fermeté et efficacité.
Nous avons le devoir de sauver la République, de sauvegarder toutes les valeurs qui en sont le ciment. L'heure n'est plus à la discussion, aux excuses, aux tentatives d'explication ; l'heure n'est peut-être plus – le mot est fort, mais je l'assume – à la tolérance. Le temps de l'action est venu. Il est primordial de prendre et d'affirmer des règles nouvelles de fonctionnement, dans ce contexte exceptionnel défini par le Président de la République comme un état de guerre.
Le projet de loi qui nous est soumis est la seule réponse appropriée, à la fois légale et légaliste, pour que, pendant une période limitée mais suffisamment longue – ce sont les termes mêmes de l'exposé des motifs –, les réseaux terroristes puissent être, par des actions coercitives, mis hors d'état de nuire.
Prévenir de nouveaux actes terroristes, dissoudre des associations portant atteinte à l'ordre public, assigner à résidence, c'est affirmer la valeur de la République, c'est défendre notre idéal laïque commun, c'est montrer notre courage et notre volonté d'agir. C'est aussi soutenir sans hésitation l'action réfléchie et déterminée du Gouvernement.
Ce projet de loi équilibré garantit l'unité nationale. Il a besoin du soutien de tous, dans un grand mouvement d'union nationale et républicaine.