Intervention de Patrick Mennucci

Réunion du 18 novembre 2015 à 16h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Mennucci :

L'amendement CL36 me semble devoir être distingué des deux autres dans la mesure où il concerne essentiellement internet.

Quant à l'amendement CL41, j'en suis désolé pour mes amis qui l'ont signé, mais je dois rappeler à son sujet ce que j'ai appris du professeur Schwartzenberg, dont j'ai suivi l'enseignement à Sciences Po – Aix, pas Paris ! Lorsqu'il était ministre de l'information du gouvernement Pflimlin – le dernier de la IVe République –, Albert Gazier, que j'ai connu lorsque j'étais un jeune militant socialiste, a recouru à la censure des journaux dans le cadre de l'état d'urgence. C'est sans doute la seule fois depuis la guerre où les articles ont été entrecoupés de blancs correspondant aux passages censurés. Ce souvenir me rend très réservé sur quelque texte que ce soit qui laisse entendre qu'il y aurait un problème avec la presse.

Je suis d'accord avec Sandrine Mazetier sur le traitement médiatique des événements. Nous avons auditionné en commission d'enquête plusieurs acteurs de la télévision ; il y a bien eu des comportements scandaleux lors des interventions menées en janvier. Aujourd'hui, à nouveau, on entend des âneries sur les chaînes d'information en continu, sous prétexte qu'il faut toujours avoir quelque chose à dire. Ainsi, certains expliquaient ce matin à cinq heures pourquoi le dénommé Abbaoud se trouvait dans l'appartement pris d'assaut, alors que l'on ne sait toujours pas s'il y était !

Néanmoins, si nous intégrons à ce texte des dispositions ayant trait à la presse, il y a fort à craindre que s'en saisiront immédiatement tous ceux qui le soupçonnent déjà d'être liberticide. Ce serait à tort, mais puisque nous faisons une loi de cette nature et que nous le faisons rapidement, soyons attentifs à l'opinion publique, et ne touchons pas à la presse.

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