Cet amendement correspond à un état d'esprit qui n'est pas nouveau ; or la disposition proposée me fait peur. Quand les policiers sont en service, ils peuvent certes utiliser leur arme, mais quand ils sont en repos, ils sont souvent fatigués, et on sait par ailleurs leur fragilité – qu'on considère le nombre de suicides dans la police – ; aussi, il me paraît particulièrement risqué de donner à ces fonctionnaires la possibilité d'utiliser leur arme sur le seul fondement d'une autorisation particulière du ministre de l'Intérieur.
Votre proposition permet-elle la sécurisation des armes à domicile, garantit-elle contre leur vol éventuel, leur utilisation dans des conditions illégitimes ? À vouloir faire trop bien, on risque de prendre une mesure qui va se retourner contre les policiers eux-mêmes.
Si le Gouvernement décide l'état d'urgence, qu'il les mobilise pour travailler davantage et là, ils portent à juste titre leur arme de service. Mais l'idée que des policiers, passez-moi l'expression, se promènent avec alors qu'ils ne sont pas formellement en service, est un risque, j'y insiste, que je suggère à la commission de ne pas prendre.