Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, plusieurs orateurs l’ont souligné : le présent texte est nécessaire ; il nous est imposé par les faits de guerre dont notre pays est victime et par le devoir impérieux de protéger tous ses habitants.
Il protège notre démocratie et nos libertés fondamentales en conciliant, comme l’a dit notre rapporteur avec force et pertinence, sécurité pour tous et démocratie pour tous.
Il constitue une réponse rapide, concrète, contrôlée, qui permet d’agir vite et fort, face à l’urgence d’assurer notre protection, mais, face à nos concitoyens, il nous faut aussi assumer, au-delà du droit, au-delà des dispositifs juridiques, la dimension politique qu’il porte.
Le Premier ministre a décrit avec précision la situation : les attaques dont nous sommes victimes ont été décidées et préparées à l’étranger, puis soutenues et relayées sur notre territoire par des citoyens français. Il faut en tirer les conséquences à court et à long terme.
Ce ne sont pas simplement des réseaux, des individus, qui soutiennent les terroristes, mais une mouvance qui, de l’idéologue au recruteur, sème les graines de la haine, qui finissent par agir. Une mouvance interpénétrée par les gangstérismes, les voyous, véritables logisticiens de la terreur, qui fournissent armes, planques et argent, pour « rendre service ». Une mouvance qui domine des quartiers entiers, fête les attentats, caillasse les minutes de silence et se laisse convertir avec plaisir pour participer aux massacres.
À cet égard, l’état d’urgence, au sens commun du terme, existe depuis trop longtemps dans certains quartiers.