La menace est là et elle durera. Chacun d’entre nous connaît la situation en Syrie, en Irak et en Libye – pour ne citer que ces pays –, où l’État islamique, Daech, est implanté.
Nous savons par ailleurs, comme nombre d’entre vous l’ont dit, qu’il existe dans notre propre pays des réseaux, des filières, des individus – nombreux – qui se sont radicalisés ou sont en voie de l’être. Ils représentent une menace, tout comme le salafisme. Ce sont là autant de défis.
La menace durera donc, et elle revêt des formes différentes. Le terrorisme, en effet, s’adapte en permanence aux moyens de défense qui lui sont opposés, qu’il s’agisse des forces de sécurité ou du droit.
S’agissant de l’état d’urgence, nous vous proposons de maintenir la durée de trois mois, d’ailleurs renouvelables – même si je sais que cela représenterait une nouvelle étape pour le Parlement –, afin de nous adapter à la situation et de l’évaluer ensemble.
C’est précisément pour cela que nous répondons favorablement aux propositions des parlementaires, notamment celles du président Urvoas et de M. Poisson, afin que le Parlement dispose de l’ensemble des éléments et que nous puissions avancer ensemble – y compris, donc, en ce qui concerne le renouvellement de l’état d’urgence.
En outre, cette durée permettrait de faire coïncider une éventuelle prorogation avec le débat que nous aurons sur la révision constitutionnelle et sur les nécessaires adaptations de notre droit. Ce n’est pas uniquement une affaire de libertés publiques ; c’est aussi une question d’efficacité.
J’ai la conviction que, si ce texte est très largement approuvé – je réponds ainsi à certains parlementaires, peu nombreux, qui ont fait état, comme c’est leur droit, de leur volonté de voter contre –, nous démontrerons qu’il ne met pas en cause les fondements de la République mais que, au contraire, il les renforce.