Madame la secrétaire d’État, la ministre a fait de la lutte contre les déserts médicaux un axe fort de la Stratégie nationale de santé. L’article 13 de la loi de modernisation de notre système de santé institue ainsi un pacte national de lutte contre les déserts médicaux, dont plusieurs mesures visent à y installer des médecins. Cependant, je souhaite l’interpeller sur le manque criant de spécialistes et de médecins hospitaliers dans le Bergeracois. L’hôpital de Bergerac doit trop souvent faire appel à des médecins intérimaires, qui sont coûteux et ne permettent pas d’assurer un suivi des soins humain et durable des patients.
J’ai rencontré l’union fédérale des consommateurs, qui a mené une enquête locale afin de connaître les délais d’accès aux soins en médecine spécialisée en Dordogne. Je donnerai deux exemples : pour obtenir un rendez-vous chez un cardiologue, le délai moyen – déjà trop long – est de quatre-vingt-seize jours en Dordogne et de 165 jours à Bergerac alors que le délai moyen au niveau national est de cinquante jours ; en pneumologie, le délai moyen est de 118 jours, et il n’y a qu’un seul pneumologue aujourd’hui à Bergerac alors que nous avons des personnes victimes de l’amiante. Si aucune mesure n’est prise, les délais ne feront que s’allonger car un certain nombre de spécialistes sont proches de la retraite et la répartition des médecins généralistes et spécialistes est très inégale.
Aussi, je souhaite savoir comment le futur Pacte national de lutte contre les déserts médicaux prendra en compte la question spécifique de la médecine spécialisée et hospitalière au-delà des grandes agglomérations. Comment inciter les spécialistes à venir s’installer dans des villes moyennes qui structurent le territoire rural et qui attirent une population importante de retraités mais aussi de touristes ? Les politiques incitatives suffiront-elles, selon vous, ou faudra-t-il envisager des mesures plus contraignantes si la situation continuait à se dégrader ?