Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du 24 novembre 2015 à 9h30
Questions orales sans débat — Sécurité dans les centres de détention

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Je veux appeler l’attention de Mme la garde des sceaux sur la situation de l’administration pénitentiaire, dont plus de 3 000 agents ont manifesté, le 22 octobre dernier, pour protester contre leurs conditions de travail, de plus en plus délicates. Ils réclament notamment une revalorisation de leurs indemnités et évoquent une insécurité croissante dans le cadre de leur travail.

Ils ont été reçus au ministère par Mme la garde des sceaux, et le Président de la République les a également rencontrés le 29 octobre ; mais depuis, aucune annonce ni décision n’est intervenue.

Ces agents sont dans un état d’attente forte par rapport aux décisions gouvernementales ; et j’ai souvent l’occasion de signaler à Mme Taubira la situation du centre de détention de Châteaudun, que je connais bien : on y a déploré, pour la seule année 2015, vingt-trois agressions physiques et cent agressions verbales ; en février dernier, un agent a même été victime d’une tentative d’égorgement, et le 10 octobre, plusieurs de ses collègues ont reçu des coups très violents.

L’exaspération grandissante de ces agents exige, me semble-t-il, une réaction ferme et ambitieuse de la part du Gouvernement. Or, si un certain nombre de travaux ont été réalisés pour une meilleure sécurisation de ce centre, beaucoup reste à faire. On ne peut différer, notamment, la création d’un tunnel de détection aux rayons X ou la sécurisation des zones neutres, de circulation, où ont lieu la plupart des agressions. Pouvez-vous me confirmer que ces travaux seront programmés dans les toutes prochaines semaines ? On ne peut plus reculer l’échéance.

Autre problème, que l’on constate d’ailleurs un peu partout sur le territoire national : le taux de couverture des postes, qui souvent n’atteint que 90 %. Au centre de détention de Châteaudun, quatorze postes sont vacants ; si l’on y ajoute les absences, par exemple pour maladie, ce sont 20 à 25 % des effectifs qui manquent à l’appel, ce qui modifie sensiblement les conditions de travail des agents ; d’où l’importance d’y apporter des améliorations.

Je veux enfin évoquer deux sujets. Depuis la loi pénitentiaire de 2009, les fouilles intégrales sont interdites, et ne sont donc plus systématiques après les entrevues dans les parloirs. Mme la garde des sceaux reviendra-telle sur cette disposition qui, je le dis très librement, est inopportune ?

Le second sujet, sur lequel mes collègues reviendront sans doute, est le prosélytisme et la radicalisation dans les maisons d’arrêt. Après les événements qui ont ébranlé notre pays, le Gouvernement a-t-il pris des dispositions nouvelles en ce domaine ?

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