Intervention de Olivier Falorni

Séance en hémicycle du 24 novembre 2015 à 9h30
Questions orales sans débat — Infrastructures penitentiaires destinées aux activités des détenus

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Falorni :

Je regrette l’absence sur nos bancs de Mme la garde des sceaux, et m’adresse donc au Gouvernement dans son ensemble.

Le 2 octobre dernier, je me suis rendu de façon impromptue à la Maison centrale de Saint-Martin-de-Ré, dans ma circonscription. Dans la cour de cette prison sont installés deux ensembles préfabriqués, que chacun, du côté des détenus comme de l’administration, appelle des « casinos ». Cela prêterait à rire si la situation n’était pas aussi grave et dramatique. L’un de ces « casinos », en effet, n’appartient ni au groupe Barrière, ni au groupe Partouche, mais plutôt au groupe Daech, puisqu’il fait régulièrement office de mosquée clandestine salafiste, tenue par quelques détenus radicalisés extrêmement dangereux, malgré la vigilance des gardiens.

À l’intérieur de cette prison, tout le monde le sait et le voit. Alors, madame la ministre, aujourd’hui, je vous le dis : je suis très en colère. Très en colère car j’ai adressé à Mme la garde des sceaux, le 19 octobre dernier – un mois avant le 13 novembre – un rapport circonstancié de ma visite qui contenait des propositions à mettre en oeuvre de façon urgente, compte tenu de la gravité de la situation. Aucune réponse, aucun accusé de réception !

Je suis en colère car cela fait des années que l’administration judiciaire connaît l’existence de ces pratiques et ferme les yeux. Je le suis également car on laisse une zone de non-droit – un centre de formation pour apprentis djihadistes accessible à des détenus par ailleurs tous condamnés à de très lourdes peines – perdurer au sein de cette maison centrale.

Madame la ministre, le Premier ministre Manuel Valls a dit qu’il voulait fermer les mosquées salafistes. Je vous demande tout simplement, mais de façon pressante et solennelle, de détruire l’une d’entre elles qui existe au sein même d’une prison de la République.

Je vous demande donc une chose très simple, car il en va de la sécurité des gardiens, à l’intérieur de la prison, mais aussi de celle de tous les Français : détruisez ces « casinos » au sein de la maison centrale de Saint-Martin-de-Ré.

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