Intervention de George Pau-Langevin

Séance en hémicycle du 24 novembre 2015 à 9h30
Questions orales sans débat — Infrastructures penitentiaires destinées aux activités des détenus

George Pau-Langevin, ministre des outre-mer :

Monsieur le député, je suis désolée que Mme la garde des Sceaux n’ait pas pu être disponible à l’heure où je m’exprime, mais bien évidemment, le contenu de votre question lui a été transmis : l’alarme que vous avez avez souhaité déclencher a donc fonctionné.

Vous l’avez interpellée sur la question de la radicalisation islamiste dans les établissements pénitentiaires, et plus particulièrement sur la destruction de préfabriqués consacrés aux activités des personnes détenues à la maison centrale de Saint-Martin-de-Ré.

Concernant la destruction de préfabriqués au sein de cette maison centrale, la garde des sceaux vous informe qu’une autorisation d’engagement a été mise en place afin de les supprimer et de créer des locaux d’activités et d’audience au sein même des autres bâtiments.

Comme vous le savez, le gouvernement a fait beaucoup d’efforts pour lutter contre la radicalisation. Le 25 juin 2014, les ministères de la justice et de l’intérieur ont diffusé une circulaire commune relative à la lutte contre la radicalisation. Depuis janvier 2015, un directeur des services pénitentiaires a été mis à disposition de l’Unité de coordination et de lutte anti-terroriste – l’UCLAT –, et l’administration pénitentiaire participe aux réunions hebdomadaires de cette unité ainsi qu’aux réunions des états-majors de sécurité au niveau départemental.

S’agissant du milieu fermé, un plan de sécurisation majeur des établissements pénitentiaires a été décidé le 3 juin 2013 : il est financé à hauteur de 33 millions d’euros.

Le plan de lutte contre le terrorisme, annoncé par le Premier ministre le 21 janvier 2015, comporte un important volet pénitentiaire visant à renforcer ce qui avait déjà été accompli.

Au-delà des mesures spécifiques de prise en charge de personnes détenues radicalisées, et d’un plan ambitieux de formation des personnels pénitentiaires et intervenants, il a été décidé de mettre en oeuvre une politique de prévention auprès de toutes les personnes détenues : elle passe notamment par le recrutement de soixante aumôniers supplémentaires. Trente aumôniers avaient été recrutés entre 2013 et 2014, contre quatre entre 2009 et 2012.

En outre, des interventions collectives sont en cours de généralisation au sein des quartiers « arrivants » des maisons d’arrêt. Par ailleurs, le principe des stages de citoyenneté en milieu ouvert a été validé.

De plus, quatre unités dédiées, en plus de celle expérimentée à la maison d’arrêt des hommes de Fresnes, seront opérationnelles début 2016. Enfin, le système de brouillage des établissements pénitentiaires sera renforcé, de même que les effectifs et les moyens alloués au renseignement pénitentiaire.

Les mesures qui tendent à améliorer des conditions de détention, et qui contribuent également à la déradicalisation, sont financées à hauteur de 26 millions d’euros sur trois ans.

Enfin, le Président de la République a annoncé la création de postes supplémentaires au sein du ministère de la justice, notamment au sein de l’administration pénitentiaire. Vous voyez que le très grave problème que vous avez signalé est pris en compte par le ministère de la justice.

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