Intervention de Bérengère Poletti

Séance en hémicycle du 24 novembre 2015 à 9h30
Questions orales sans débat — Conséquences de la réorganisation des unités territoriales du groupement de gendarmerie départementale des ardennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBérengère Poletti :

Monsieur le ministre de l’intérieur, à une heure troublée par la menace terroriste, nous saluons, unanimement, l’action extraordinaire de nos forces de l’ordre sur l’ensemble du territoire. La question de leur répartition est cependant aujourd’hui au coeur de mon interpellation, qui concerne la gendarmerie.

Une réforme de son organisation territoriale est en cours dans les Ardennes. Elle affiche l’objectif d’adapter les unités de gendarmerie à l’évolution de la délinquance, mais sans leur attribuer de moyens nouveaux : il s’agit donc de déshabiller Pierre pour habiller Paul, à mon avis de manière un peu hasardeuse. Tout d’abord, les équipes municipales locales ont appris par la presse la fermeture de leurs brigades.

La nouvelle répartition affecte pourtant fortement certaines communes rurales qui peuvent être simultanément touchées par des mesures de fermeture de services publics. C’est par exemple le cas de la commune de Novion-Porcien – dont, pourtant, la population est en augmentation – pour laquelle les mauvaises nouvelles – concernant la poste, l’école et, à présent, la gendarmerie – se sont succédées. L’impact des décisions de l’État est énorme.

En outre, cette réorganisation pose la question de l’utilisation des fonds publics. Les locaux de la gendarmerie de Rethel, qui sont flambant neufs et qui viennent d’être inaugurés par le ministre de l’intérieur, sont déjà insuffisants pour faire face à la restructuration : l’État va devoir louer des appartements supplémentaires dans la commune, alors que tout autour des locaux se vident.

A Charleville-Mézières, pourtant ville chef-lieu du département et où plusieurs quartiers difficiles nécessitent la proximité des forces de sécurité, on nous annonce la suppression du peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie – le PSIG – qui emploie douze personnels, de la brigade de recherche et de la brigade territoriale qui en emploie chacune six, et du groupement de commandement qui en emploie trois.

C’est incompréhensible et porteur d’une dégradation importante des services de sécurité à Charleville-Mézières, alors que la ville vient pourtant d’être le théâtre de plusieurs perquisitions, suite aux événements de la semaine dernière.

Aussi me semble-t-il aujourd’hui indispensable que la copie de cette réorganisation soit revue, notamment à la lumière des deux exemples que je viens de citer.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion