Monsieur le secrétaire d’État, je souhaite appeler votre attention sur la situation des jeunes en formation dans les lycées maritimes qui doivent trouver des stages à bord des bateaux de pêche.
La plupart des lycées maritimes, dont le tout nouveau lycée Florence-Arthaud de Saint-Malo, proposent des formations aux métiers de la mer. Dans ce cadre les élèves des classes de CAP – certificat d’aptitude professionnelle –doivent effectuer douze semaines de stage hors de l’établissement scolaire, plus particulièrement sur les navires de pêche.
Les responsables des lycées maritimes et les enseignants sont, en conséquence, fréquemment conduits à rechercher auprès des patrons de pêche des embarquements pour les jeunes marins en formation. Ces patrons de pêche sont confrontés de manière récurrente à l’incohérence et à l’illogisme des termes des conventions de stage, inappropriés au métier de pêcheur.
À titre d’exemple, ces conventions prévoient quatorze heures de repos pour les stagiaires entre chaque marée et interdisent de les faire travailler entre vingt et une heures et six heures du matin. Ces rythmes de travail sont, à l’évidence, totalement inadaptés aux horaires de la majorité des bateaux, qu’il s’agisse de petite pêche ou de pêche au large. Les armateurs craignent de se trouver en faute et d’être tenus pour responsables envers les parents de jeunes mineurs ou de l’administration maritime en cas de non-respect des conventions de stage ou en cas d’accident à bord. Ils renoncent donc à embarquer de jeunes marins stagiaires, si bien que les intéressés ne trouvent plus les stages nécessaires pour valider leur formation.
De nombreux jeunes marins ainsi que des patrons pêcheurs m’ont interpellé sur ce problème. Ils sollicitent la révision des termes des conventions. Ils demandent qu’une dérogation globale soit mise en place à l’intention des patrons de pêche afin que ceux-ci puissent plus facilement embarquer des stagiaires.
Monsieur le secrétaire d’État, je souhaiterais savoir dans quelles conditions vous pourriez mettre en place une telle dérogation, afin de permettre aux futurs marins et à leurs employeurs d’accéder à une des clefs essentielles de leur formation et d’assurer ainsi la pérennité des métiers de la mer.