Intervention de Sophie Elizéon

Réunion du 18 décembre 2012 à 17h00
Délégation aux outre-mer

Sophie Elizéon, déléguée interministérielle pour l'égalité des chances des Français d'outre-mer :

J'ai rencontré hier soir une centaine de représentants du tissu associatif ultramarin installé dans l'hexagone. Selon eux, pas moins d'un million d'ultramarins sont implantés dans l'hexagone. Mais selon un récent rapport de l'INSEE, ils ne seraient que 360 000. La première question que nous aurons à nous poser sera donc de savoir où vivent les ultramarins installés dans l'hexagone et quelle est leur origine. Les statistiques de l'INSEE, établies en 2008, ne prenaient en compte que les personnes nées en outre-mer. Notre conception est naturellement plus large. Nous considérons que les statistiques doivent englober les enfants d'ultramarins nés dans l'hexagone mais qui ont déjà vécu ou conservent des attaches dans les régions et les départements d'outre-mer.

Mais, comme vous le savez, la loi nous interdit d'identifier ces personnes dans des données statistiques. Ce que l'on peut identifier clairement, et sur ce point les données statistiques existent à l'INSEE, à l'Institut national d'études démographiques (INED), à l'Observatoire de la diversité, mais également, hélas, à l'Observatoire de la délinquance, c'est le lieu de naissance des personnes. L'INSEE a notamment identifié, dans son rapport annuel, que, sur les 365 000 ultramarins résidant dans l'hexagone, deux tiers des Antillais résident en Ile-de-France, tandis que 72 % des Réunionnais résident en région. Cela nous donne un éclairage particulier, notamment sur la construction et le développement du tissu associatif. L'INSEE a également identifié qu'un Antillais sur six et près de la moitié des Mahorais occupent des logements surpeuplés – ce qui s'explique en partie par le fait qu'ils résident dans des métropoles.

En matière d'accès à l'emploi, il apparaît que le taux d'activité des ultramarins installés dans l'hexagone est équivalent à celui des autres Français. Néanmoins, à niveau de diplôme égal, les ultramarins accèdent à des emplois sous-qualifiés. Est-ce dû à un phénomène d'autocensure, à l'intégration de certains stéréotypes, ou au contraire à une discrimination, directe ou indirecte ? C'est une question à laquelle, avec le Défenseur des droits, nous allons tenter de répondre. Encore faut-il que les personnes victimes de discrimination soient informées de ce que sont ces discriminations et qu'elles en saisissent le Défenseur des droits.

Un certain nombre de données existent mais elles ne sont pas exploitées. Tout le travail de l'Observatoire consistera à les exploiter et à mettre en place des indicateurs qui nous permettront d'évaluer les champs d'activité de la Délégation.

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