Intervention de Patrick Bloche

Réunion du 18 novembre 2015 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Bloche, président :

Nous avons le plaisir d'accueillir Mme Sophie Béjean, qui préside le comité pour la Stratégie nationale de l'enseignement supérieur, la StraNES, et qui est accompagnée de Mme Dominique Besser et de M. Jean-François Duffau-Bernadac, chargés de mission. L'article 4 de la loi du 22 juillet 2013 relative à l'enseignement supérieur et à la recherche prévoyait que soit élaborée puis révisée tous les cinq ans une stratégie nationale de l'enseignement supérieur définissant les objectifs nationaux pour les dix prochaines années et présentant clairement les moyens de les atteindre. C'est dans cette perspective que le comité d'expertise présidé par Mme Béjean a mené d'amples et riches consultations avant de présenter une synthèse définitive de ses propositions, désormais soumises à une concertation préalable à l'arrêt de la stratégie définitive par le Gouvernement.

Le rapport intitulé « Pour une société apprenante », remis le 8 septembre au Président de la République, contient un plan d'action décliné en quarante propositions que Mme Béjean et le rapporteur général du comité, M. Bertrand Monthubert, ont souhaitées « réalistes, concrètes et opérationnelles ». Bon nombre d'entre elles rejoignent les propositions que nous a présentées le 8 juillet dernier notre mission d'information sur le lien entre le lycée et l'enseignement supérieur, dite « bac –3 bac +3 », dont la présidente était Mme Dominique Nachury et le rapporteur M. Émeric Bréhier. Nous serons donc particulièrement attentifs aux propositions que vous formulez, madame Béjean, pour réformer l'orientation au moment charnière qui sépare encore trop brutalement le cycle secondaire du cycle supérieur, mais aussi plus tard, au fil du parcours des étudiants qui demeurent exposés en trop grand nombre à un échec massif, surtout en licence.

Ce rapport aborde sans détour – c'est l'un de ses points saillants – les inégalités sociales qui préemptent les destins universitaires des jeunes Français : les enfants de cadres ont ainsi deux fois plus de chances que les enfants d'ouvriers d'accéder au cycle supérieur – 65 % des premiers contre 28 % des seconds. Ces statistiques sont sans appel, et je n'insiste pas davantage sur les formations que suivent ultérieurement les uns et les autres. Là encore, vos travaux rejoignent nos préoccupations puisque nous nous sommes efforcés de renforcer les perspectives de succès des lycéens les moins armés dans le supérieur : je pense en particulier aux affectations prioritaires dans les filières courtes professionnalisantes et à la forte amélioration des conditions de vie étudiante via les bourses et le logement. Sur ces sujets comme sur beaucoup d'autres, nous sommes conscients du chemin qui reste à parcourir et serons très attentifs à vos propositions.

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