La lutte contre les inégalités doit englober les inégalités entre les femmes et les hommes, que l'enseignement supérieur doit combattre en son sein comme dans l'ensemble de la société. Certes, les étudiants sont en majorité des étudiantes, mais les choix d'orientation demeurent extrêmement « genrés » : certaines filières – le secteur paramédical, par exemple – sont presque exclusivement féminines, tandis que d'autres demeurent majoritairement masculines. Les sciences dures et les écoles d'ingénieurs, par exemple, sont des univers très masculins où les jeunes femmes – étudiantes ou enseignantes – ont bien du mal à se faire une place.
Votre treizième proposition vise à réformer l'orientation entre le lycée et l'enseignement supérieur. Dans quelle mesure y intégrez-vous la problématique de l'égalité entre les femmes et les hommes ? D'autre part, les femmes ne représentent que 23 % des professeurs d'université et restent minoritaires aux fonctions les plus prestigieuses, tant dans les métiers d'enseignement et de recherche que dans les métiers administratifs. Combien y a-t-il de présidentes d'université ? L'université se caractérise par le paradoxe suivant : elle est tout à la fois le lieu d'une injustice, et celui où l'on en étudie les causes. La pertinence et la légitimité scientifique des études de genre sont désormais reconnues ; il me semble donc urgent, comme le montre le rapport de novembre 2012 sur les orientations stratégiques pour les recherches sur le genre, de développer davantage ces études dans nos universités afin de déconstruire les préjugés, de s'interroger sur la manière dont les rapports sociaux et les normes s'imposent dans notre société, et de permettre aux étudiantes et aux étudiants qui le souhaitent de s'impliquer sur ces sujets. L'égalité entre les femmes et les hommes doit être un objectif absolu et l'enseignement supérieur doit contribuer à sa réalisation. Quelles sont les propositions et les réflexions du comité pour la StraNES dans ce domaine ?
Le 12/03/2016 à 14:47, laïc a dit :
" L'égalité entre les femmes et les hommes doit être un objectif absolu et l'enseignement supérieur doit contribuer à sa réalisation."
L'égalité entre hommes et femmes, c'est de ne pas prendre en compte leur différence, et de ne les distinguer que sur la base de leur mérite, et non pas de leur sexe. Or cette conception de l'égalité hommes/femmes, la parité, nie justement leur égalité, puisqu'elle les sépare en deux groupes distincts et différents, le contraire même de l'égalité qui veut qu'un homme vaut une femme, politiquement parlant, sans que l'on s'attarde sur leur différence sexuelle.
La vraie égalité, c'est la suppression de l'identité sexuelle par une identité citoyenne qui les absorbe l'une et l'autre, tandis que la parité, c'est la reconnaissance de l'inégalité homme femme pour en faire une critère de distinction juridique, ce qui n'est pas possible juridiquement parlant, du fait de l'égalité en droit qui refuse la discrimination sexuelle induite par cette parité justement.
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