La légitimité de l'objectif de notre intervention en Syrie, lutter contre Daech, ne fait aucun doute pour l'ensemble des femmes et des hommes de libre conscience. Il faut s'en donner les moyens et, comme en Afrique, les pays riverains doivent prendre une part importante dans cette mission. Nous n'avons pas le temps de nous attarder sur les raisons de la progression de Daech, mais cette question revêt une grande importance. Les excuses de M. Tony Blair ont été l'occasion de rappeler ce qu'il ne fallait pas faire, lui-même reconnaissant les dégâts causés par l'intervention américano-britannique en Irak dont l'émergence de Daech n'est pas le moindre.
En Irak, la Charte des Nations unies s'est appliquée – même si le Conseil de sécurité n'a pas donné de mandat – puisqu'un gouvernement légitime nous a appelés à l'aide. Pour la Syrie, je m'interroge sur la base légale de notre intervention, cette question pouvant être soulevée à l'occasion du prochain débat parlementaire auquel vous avez fait allusion.
Nos technologies sont performantes, mais nos exportations relèvent aussi de nos alliances, et ces dernières posent problème. On peut valoriser des ventes dans un domaine comme celui du satellite, mais s'associer à l'Arabie saoudite et au Koweït dont la duplicité est certaine suscite des interrogations. J'aimerais que l'on puisse en discuter un jour, car on ne peut pas se contenter de célébrer la signature de contrats. On doit veiller à conserver une politique étrangère lisible et fondée sur des repères qui nous rassemblent, sans pour autant imiter des pays comme la Suède qui a décidé de cesser toute coopération militaire avec l'Arabie saoudite.