Intervention de Jacques Myard

Réunion du 28 octobre 2015 à 16h15
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Myard :

Au Proche et au Moyen-Orient, nous nous sommes mis en situation de dépendance vis-à-vis de l'Arabie saoudite qui paie l'ensemble de nos exportations dans les émirats, en Égypte, au Liban et ailleurs. Cette situation me semble dangereuse, car l'Arabie saoudite est un État extrêmement fragile, plein de frelons.

Les Allemands ne nous font aucun cadeau en matière d'exportations et en ont d'ailleurs bloqué certaines au prétexte qu'une partie des matériels étaient fabriqués dans leur pays. L'amitié franco-allemande passe après leurs intérêts commerciaux !

Je suis inquiet des 13 000 missiles livrés par l'Arabie saoudite en Irak et en Syrie, car ce pays joue parfois plusieurs jeux en même temps. Ils ne seront peut-être pas tous utilisés lors des combats actuels et on pourrait les voir atterrir dans des mains peu amicales. Ne parlons plus d'ASL, elle n'existe pas ! Tous les experts vous diront qu'il n'y a plus que Jabhat al-Nosra et Daech sur le terrain. Cela me gêne que vous restiez accroché à cette fiction, monsieur le ministre. D'après certains Égyptiens, la Turquie aurait armé Daech en Libye.

Maniez la notion de légitime défense préventive avec prudence, monsieur le ministre, car il s'agit, sans remonter à l'avant-guerre, de la théorie de M. George W. Bush. Tuer des Français membres d'Al-Qaïda ne me gêne pas à partir du moment où ils se sont placés hors la loi. Il suffit d'affirmer dans notre droit interne que tout Français ayant pris les armes en Syrie constitue une cible potentielle.

Que vaut l'armée irakienne ? J'ai eu des contacts avec des ayatollahs – je parle à tout le monde, monsieur le ministre – aux yeux desquels l'armée irakienne est nulle.

Quelles leçons tirez-vous de l'opération Barkhane en termes de besoins d'armement, sachant que nos forces devront faire face à une menace qui ne s'éteindra pas en quinze jours ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion