Monsieur Poniatowski, nous maintenons pour l'instant le niveau de nos effectifs, qui s'élèvent à 700 hommes, au Liban. Dans le cadre de la mission des Nations unies, ils jouent le rôle important de force de réaction rapide, et l'on remettrait en cause l'équilibre du dispositif en les retirant.
Les frappes en Irak sont soit aléatoires, soit planifiées. Pour ces dernières, des règles strictes d'engagement s'imposent afin d'éviter les dégâts collatéraux. Il m'arrive parfois d'être irrité par ces obligations fixées par la coalition. L'opération a été lancée il y a un certain temps, et le nombre de cibles planifiées est devenu faible du fait des précautions que ces frappes exigent. La France jouit d'une totale autonomie et peut toujours refuser d'effectuer une frappe qu'on lui propose d'exécuter.
Daech s'est adapté à la nouvelle donne et se protège en utilisant la population civile, y compris des enfants, comme bouclier. Cela explique une certaine lenteur de notre action. Les frappes sont également conçues pour accompagner les actions militaires au sol, dont l'efficacité s'accroît.
En Irak, nos formateurs soutiennent l'ICTS et notent des progrès dans l'action de ce corps, qui regroupe les forces irakiennes les plus aguerries. En revanche, monsieur Myard, beaucoup de travail reste à accomplir pour l'armée irakienne dans son ensemble.
En ce qui concerne l'Arabie Saoudite et le Liban, DONAS signifie « don de l'Arabie saoudite » et nous ne pouvons pas répondre à l'heure actuelle à toutes les questions, le temps que nous soyons sûrs des intentions du Roi et du Prince héritier dans ce domaine qui est évidemment d'un intérêt majeur pour eux.
Monsieur Chauveau, c'est vrai, dans le cours de la crise, la MINUSMA, a rencontré des problèmes de communication et de coopération avec les autorités maliennes, mais également avec les forces de l'opération Serval puis Barkhane. Les Nations unies se sont rendu compte des difficultés, et j'espère qu'elles y remédieront rapidement pour que la mission puisse remplir tout son rôle dans le contexte de l'application des accords d'Alger. Nous nous chargeons du contre-terrorisme, alors que la MINUSMA doit assurer la sécurisation du territoire.
Il n'y avait certes pas d'élu à Kidal quand l'école a rouvert après deux ans de fermeture, mais il s'agit tout de même d'un événement ! À Paris la semaine dernière, le président Keïta a arboré un grand sourire en évoquant ce symbole important. Une forte volonté politique reste toutefois nécessaire pour assurer la mise en oeuvre des accords d'Alger, de la décentralisation et du processus électoral.
Monsieur Marsaud,, le processus se déroule normalement pour les négociations dans le domaine aéronautique avec les Emirats et je rencontre régulièrement le prince Mohammed ben Zayed ben Sultan.
Le sujet des drones me passionne ; nous travaillons avec les Allemands et les Italiens pour élaborer un drone de surveillance mâle européen, appelé à succéder au Reaper. La question de savoir s'il sera équipé d'armes est posée, mais la discussion publique n'a pas encore eu lieu, et j'ignore ce que seront les réactions de l'opinion publique. S'agissant du drone de combat, dont nous pouvons également débattre, j'ai pris l'initiative d'engager avec les Britanniques un travail de fond, conduit par Dassault et British Aerospace Systems (BAE Systems), sur la définition de l'outil de combat sans pilote à partir des années 2030 ; les industriels nous feront un point sur l'avancée de leurs réflexions dans l'année qui vient.