Intervention de Bernard Perrut

Séance en hémicycle du 15 janvier 2013 à 21h30
Contrat de génération — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Perrut :

Je reconnais pourtant que cette disposition permettra peut-être la transmission d'entreprises. Mais, d'après l'association nationale des directeurs des ressources humaines, « plus de 60 % des entreprises jugent que le dispositif ne favorisera pas l'emploi des jeunes ». Quant aux économistes de l'OFCE, ils écrivent que « le dispositif permettra de créer tout au plus 21 000 emplois par an » et vont même plus loin, soulignant que « pour les grandes entreprises, les engagements sont trop flous pour changer grand-chose à la situation de l'emploi ».

Mme la présidente de la commission disait tout à l'heure avec raison que « la politique de l'emploi ne se résume pas aux seuls contrats de génération ». Pourquoi, alors, ne pas soutenir davantage les entreprises et les secteurs porteurs d'emplois ? Je pense au secteur du bâtiment, pour lequel on aurait pu s'attendre à une politique de soutien. C'est l'inverse qui se produit : arrêt des dispositifs d'aide à la construction privée, absence de financement à long terme du logement social, hausse supplémentaire de la TVA et donc, inévitablement, baisse significative du nombre des mises en chantier. Autre exemple, les atteintes au secteur des services à la personne, pourtant le plus créateur d'emplois au cours des cinq dernières années. Sans oublier l'augmentation des charges pesant sur les entreprises, qui accélère la destruction d'emplois et l'exode de nos talents.

Vous comprendrez donc, messieurs les ministres, que je ne doute pas de votre volonté, mais que la crainte peut l'emporter face à un texte qui ne traduit pas son ambition en action. Je crains que, malgré ces contrats de génération, l'économie reste sans ressort, que le chômage mine plus encore notre pacte social et que vous ne puissiez rétablir totalement la confiance ni favoriser la croissance. Il faut donc un choc en faveur de la compétitivité. Le dialogue social y contribue et vous êtes justement ensemble pour le favoriser. C'est à vous, représentants du Gouvernement, de vous investir dans des réformes plus courageuses pour retrouver la prospérité ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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