Intervention de Serge Letchimy

Séance en hémicycle du 15 janvier 2013 à 21h30
Contrat de génération — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Letchimy :

Face à ce constat, on peut s'interroger sur l'opportunité de demander à l'État un acte de solidarité contractuelle qui nous permette d'accompagner les jeunes chômeurs par un dispositif d'insertion complémentaire en cohérence avec le maintien des aînés dans l'emploi. Selon moi, il est indispensable de le faire.

Deuxièmement, alors que 13 % des jeunes de l'hexagone ne possèdent pas de diplôme, cette proportion est de 22 % en Nouvelle-Calédonie, 27 % en Martinique et en Guadeloupe, 40 % pour la Guyane et la Polynésie.

Face au décor que je viens de planter, messieurs les ministres, je considère, et je le fais dans ma région, qu'il faut repartir vers une politique de croissance partagée, vers une dynamique économique durable, vers une économie qui permette de créer des activités et de l'emploi. J'appelle de mes voeux très puissamment un changement de modèle économique dans nos régions d'outre-mer, de sorte que notre économie soit moins tournée vers l'importation massive, moins dépendante des fonds publics et plus dynamique en termes de créations d'activités. C'est possible. En attendant qu'une telle mutation soit effective, je considère que votre initiative est bonne.

Je voudrais cependant formuler quelques observations.

En premier lieu, j'aurais souhaité que les régions soient davantage impliquées dans le dispositif. J'ai bien compris que vous n'avez pas voulu territorialiser le contrat d'avenir, mais je considère que le pilotage avec une collectivité régionale pourrait être extrêmement intéressant. Nous verrons si vous acceptez dans la suite de la discussion les amendements que je présente en ce sens. En tout état de cause, une telle réorientation permettrait de cibler des entreprises, d'organiser et de structurer des filières de formation professionnelle, d'augmenter les possibilités d'accompagnement en matière de transmission de savoirs et de tutorat, un thème d'ailleurs abordé dans le présent texte. C'est une suggestion.

Ma seconde observation est en réalité une demande. Le fait d'impliquer les syndicats dans la conclusion des accords d'entreprise prévus par le texte montre que l'on ignore qu'en Martinique, en Guadeloupe et en Guyane le fait syndical local n'est pas reconnu. En effet, les syndicats qui ne sont pas rattachés à un syndicat national sont en difficulté et ne peuvent pas parfaitement siéger dans des instances, même s'ils sont majoritaires.

Troisièmement, il me semblerait intéressant d'avoir des relais efficaces permettant de mieux accompagner financièrement les entreprises qui sont dans des situations très difficiles. Je rappelle qu'une grande difficulté de nos entreprises est de pouvoir honorer leurs dettes fiscales et sociales.

Le présent projet de loi constitue une avancée certaine, mais ce n'est pas la panacée. Avec le dispositif des emplois d'avenir, mais aussi avec la mise en oeuvre d'un plan de remodélisation économique, un plan de relance qui pourrait nous permettre de changer de modèle économique, nous pensons que l'objectif tracé est le meilleur moyen de répondre aux besoins des populations. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

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