Il est vrai que c'est une révolution pour la droite, qui a vu le recours aux CDD doubler ces dix dernières années sans s'en émouvoir. La droite a fait de la précarité sa politique ! (Protestations sur les bancs du groupe UMP.)
Pour notre part, avec les contrats d'avenir et les contrats de génération, le CICE et la taxe sur les contrats courts, nous disposons d'une palette de dispositifs qui permettent un effet levier considérable, jamais atteint jusque-là.
Ce texte est un texte politique, enfin, par son processus d'élaboration. Je veux bien évidemment parler de la réinvention du dialogue social. Cette recherche de compromis fait politique ; cette volonté fait une méthode de gouvernement.
Je souhaite là encore vous inviter, mes chers collègues, à inscrire le contrat de génération dans cette volonté de dialogue social. Ce n'est pas, et Catherine Lemorton l'a fort bien dit, une mise en cause du Parlement mais, au contraire, l'affirmation d'une méthode faite de respect, n'en déplaise à M. Vercamer, que l'on a connu plus inspiré, quand il parle de mépris des procédures législatives.
La vision de la droite est connue : l'État décide seul et impose ses vues aux partenaires sociaux. Mais faudrait-il poursuivre la méthode du précédent gouvernement qui a pour seul bilan un million de chômeurs supplémentaires ? La droite, c'est la précarité, disais-je tout à l'heure, c'est aussi le chômage massif.
Dès la constitution du Gouvernement, le choix de créer un portefeuille du dialogue social fut porteur de sens. La grande conférence sociale de la rentrée a favorisé l'esprit du dialogue social. Le contrat de génération est la première étape de ce changement de culture. L'accord sur la sécurisation des parcours professionnels, obtenu vendredi dernier, en est une seconde, majeure. Il porte sur le marché du travail et sur la relation sociale dans l'entreprise. Une méthode : le dialogue social ; un objectif : inverser la courbe du chômage.
Les partenaires sociaux ont à présent deux nouveaux rendez-vous, là encore, avec de grands enjeux pour le marché du travail : la qualité de vie au travail et l'égalité professionnelle femmes-hommes.
Je voudrais enfin, en tant que tout nouveau président du groupe de travail sur les PME, me féliciter que ce texte offre une solution aux problèmes de succession qui se posent très souvent, notamment en milieu rural et dans le monde agricole. Ainsi, un artisan ou un agriculteur de plus de 57 ans pourront passer le témoin.
Volontaire, ambitieux, né d'un accord interprofessionnel unanime, le contrat de génération doit déclencher un vaste mouvement de mobilisation pour faire de la jeunesse et de l'emploi notre première priorité, conformément à la feuille de route du gouvernement de Jean-Marc Ayrault. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)