Ne vous étonnez donc pas, madame la ministre, du sentiment de défiance des jeunes générations.
Certes, nous souscrivons aux objectifs initiaux du Gouvernement lorsqu’il souhaite l’instauration d’une complémentaire santé pour les plus de 65 ans, mais nous ne pouvons nier les risques que cache cette louable intention. Sur ce point, l’amateurisme du Gouvernement a été mis en lumière dès la première lecture lorsque la rapporteure, Michèle Delaunay, a elle-même reconnu que la prépondérance du critère prix était risquée. En segmentant l’offre, le système de mise en concurrence participe à la destruction des mécanismes de solidarité sur lesquels sont fondées les mutuelles. Ce système conduira à terme à une augmentation des cotisations pour les plus âgés, puisque la solidarité intergénérationnelle ne pourra plus s’exercer.
De même, ne vous étonnez pas, madame la ministre, du sentiment de défiance des chefs d’entreprises. Les entreprises ont besoin de visibilité pour investir et créer de la croissance ; or vous avez repoussé de trois mois la baisse de 1,8 point des cotisations sociales sur les salaires entre 1,6 à 3,5 SMIC. Ce énième renoncement de la part de l’exécutif renforce encore un peu le sentiment de rejet des créateurs de richesses à l’égard des gouvernants. Soyez certaine, madame la ministre, qu’un tel report aura des conséquences directes sur l’emploi.
Que dire enfin de l’article 39, qui pose les jalons d’un régime d’assurance maladie universelle ? Oui, nous pouvons convenir du caractère estimable de l’objectif poursuivi, mais il faut bien reconnaître que les travaux en commission,…